Venance Konan, dans son éditorial du 15 août 2021 fait une analyse du future politique de Bédié et Gbagbo après le divorce Laurent et Affi.
« Ainsi donc, le divorce est consommé entre Laurent Gbagbo et Affi N'Guessan. Le premier a décidé de créer son propre parti et de laisser le Front populaire ivoirien (Fpi) au second et ce dernier en a pris acte. Il a annoncé, samedi dernier, que Laurent Gbagbo ne fait plus partie du Fpi. Une page de l'histoire politique de notre pays se ferme donc et une nouvelle s'ouvre. Peut-être même plusieurs. Gbagbo créera bientôt son parti, tandis qu'Affi restructurera le sien. Qui parmi les militants suivra qui ? » s'interroge Venance Konan dans cette guerre politique qui oppose Affi et Gbagbo.
Et d'ajouter, « dans une précédente chronique, nous écrivions que si Affi N'Guessan a la légalité avec lui, la légitimité se trouvait plutôt du côté de Laurent Gbagbo. Encore que rien n'est vraiment sûr sur ce point. Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Pour le moment, les différents scrutins auxquels le Fpi dirigé par Affi N'Guessan a participé ont montré que son assise électorale est très faible ».
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« Il n'a pas le charisme de Laurent Gbagbo et, apparemment, pas beaucoup de moyens. Sa seule base électorale semble être sa région natale, qui n'est pas très grande, où les autres grands partis que sont le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) ont une bonne partie de l'électorat. Apparemment, le gros des troupes du Fpi se trouve avec Laurent Gbagbo. Parce que historiquement, la base sociologique du Fpi se trouvait à l'ouest, région d'origine de Laurent Gbagbo, mais aussi au sud, en pays attié et abbey et un peu en pays agni » a-t-il analyse.
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« Henri Konan Bédié, de son côté, cherchait un allié pour se battre contre Alassane Ouattara qui ne lui a pas lui offert le fauteuil présidentiel sur un plateau d'argent. Il est allé à Canossa, pardon, à Bruxelles, rencontrer Gbagbo pour cela. Il a, entre-temps, formé un fumeux et éphémère Conseil national de transition avec Affi N'Guessan qui devait le faire revenir au pouvoir. Puis il a reçu Gbagbo en grande pompe chez lui, à Daoukro. Gbagbo et Affi étant définitivement brouillés, du moins pour le moment, de quel côté son cœur basculera-t-il ? Et s'il revenait tranquillement au Rhdp pour laisser Gbagbo et les siens dans leurs contradictions ? N'a-t-il pas encore compris que cette famille n'est pas la sienne ? » a-t-il conclu.