Cargos militaires, présence visible de policiers, gendarmes et militaires : Grand-Bassam porte encore les stigmates des folles journées de révolte des supporteurs du maire sortant Georges Philippe Ezaley qui affirment avoir été spoliées de leur victoire aux dernières élections municipales.
L'ambiance des jours ordinaires s'est muée en un environnement de méfiance et de peur. Par petits groupes, les jeunes assis à l'ombre des arbres ou dans des maquis parlent à voix basse. Grand-Bassam, naguère bruyante, avait, à notre passage, l'allure d'une ville morte. En réalité, ce calme était imposé tant il y avait à tous les coins stratégiques de la ville, des éléments armés jusqu'aux dents de la police, de la gendarmerie et des militaires.
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D'abord, au rond-point de Gonzagueville, à l'entame de la nouvelle route, deux barrages de policiers et de gendarmes contrôlant les véhicules qui prenaient la direction de Bassam. Dès notre entrée dans la cité, nous sommes accueilli par un calme inhabituel. Un tour vers le Lycée Irma, ne voilà-t-il pas encore des policiers ! Un détour vers l'ancienne route au niveau de la Poste et avant la Place de la paix symbolisant la marche glorieuse des femmes de Grand-Bassam, 4 cargos de CRS 1, CRS 2, CRS 3.
Direction quartier France. Au bout du pont, c'est un dispositif sécuritaire corsé. Autour de la mairie, une vraie forteresse humaine. Toutes les voies menant aux bureaux de la mairie étaient totalement quadrillées. Des dizaines de cargos et des policiers disséminés un peu partout. A l'intérieur comme à l'extérieur de la mairie, étaient postés des policiers. La place de l'Abissa, elle, présentait une image « d'après-guerre ».
Comme si l'endroit présentait un risque, personne n'osait s'y aventurer. Non loin de là, dans un cargo qui venait d'arriver, des dizaines de militaires, arme au point, s'apprêtaient à prendre position. Sur le chemin du retour, nous avons croisé une colonne de 5 véhicules de la gendarmerie roulant à vive allure et transportant des centaines de gendarmes qui seraient la direction de Grand-Bassam.
François Konan
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