Selon les dernières prévisions de Bruxelles dévoilées ce lundi 13 février 2023, l'économie européenne devrait afficher cette année une inflation moins forte et une croissance meilleure.
La Commission européenne a annoncé qu'elle révisait à la hausse sa prévision de croissance pour la zone euro en 2023 à 0,9% (+0,6 point) et estimé qu'elle devrait « éviter de peu » une récession cet hiver.
Même tendance pour l'ensemble de l'UE, dont la croissance est désormais annoncée à 0,8% (+0,5 point).
Ces chiffres marquent un fort ralentissement par rapport aux 3,5% de croissance enregistrés l'an dernier.
Bruxelles anticipe un rebond en 2024, avec 1,5% de croissance dans les 20 pays partageant la monnaie unique et 1,6% dans l'UE, des chiffres inchangés depuis l'automne.
L'économie européenne a montré « une résilience remarquable » et « les résultats de cette année devraient être meilleurs que ce qui était prévu à l'automne dernier », a souligné le commissaire à l'Economie, Paolo Gentiloni, lors d'une conférence de presse.
LIRE AUSSI : Régionale 2023 à Bongouanou: N'guessan Ahondjon Mathias candidat RHDP
Mais « mieux que prévu ne veut pas dire bon », a-t-il aussitôt ajouté. « Les Européens sont encore confrontés à une période difficile », avec une croissance qui faiblit et une inflation qui, bien qu'en ralentissement, continue de peser sur le pouvoir d'achat, a-t-il prévenu.
Pas question donc de relâcher les efforts. M. Gentiloni a invité les Vingt-Sept à maintenir leur « détermination » et leur « ambition » dans la recherche de « réponses communes » face aux défis conjoncturels.
L'UE a ouvert un débat sur l'assouplissement des aides d'Etat au sein du bloc et la création d'un « fonds de souveraineté » pour soutenir l'économie face à la flambée des prix de l'énergie et aux subventions américaines ou chinoises. Une réforme du marché de l'électricité est également à l'étude pour faire baisser les prix.
Mais ces propositions se heurtent encore aux divisions des Etats membres.
– « Des chocs exceptionnels » –
Pour l'instant, l'économie européenne résiste mieux que prévu aux conséquences de la guerre en Ukraine. « Malgré des chocs exceptionnels », elle a évité une contraction du Produit intérieur brut (PIB) au dernier trimestre de 2022, a souligné la Commission dans un communiqué.
LIRE AUSSI : Meurtres à Danoa, Doropo: des cultivateurs tués dans leurs champs, la tête tranchée et emportée
« Des développements favorables depuis l'automne ont amélioré les perspectives pour cette année », a-t-elle souligné, citant notamment la chute des prix de gros du gaz « bien en dessous de leur niveau d'avant guerre ».
L'exécutif européen a par ailleurs abaissé sa prévision d'inflation pour la zone euro en 2023 à 5,6% (-0,5 point) grâce à l'accalmie sur les prix de l'énergie.
Bruxelles table sur un chiffre un peu plus élevé dans l'ensemble de l'UE avec une hausse des prix à la consommation de 6,4% en 2023, de 0,6 point inférieure au chiffre attendu jusqu'ici.
L'inflation a baissé durant trois mois consécutifs, après avoir atteint un plus haut niveau historique à 10,6% en octobre, ce qui « laisse penser que le pic est maintenant derrière nous », estime la Commission.
Cependant, « les vents contraires restent forts », a-t-elle prévenu, en insistant sur les prix de l'énergie élevés qui continuent de pénaliser ménages et entreprises.
Alors que les pressions inflationnistes demeurent, la politique monétaire devrait continuer à devenir « plus restrictive » ce qui devrait aussi « peser sur l'activité des entreprises et plomber l'investissement ».
LIRE AUSSI : Les 35 Chefs de villages de Guiberoua, Dignago et Galebré chez Gbagbo: « Laurent, notre espoir »
Par pays, la croissance de l'Allemagne (0,2%) est annoncée bien inférieure à la moyenne de la zone euro en 2023 pour la troisième année consécutive. La première économie européenne avait cependant beaucoup mieux résisté à la récession historique provoquée par la pandémie de Covid en 2020.
La France (0,6%) serait aussi sous la moyenne cette année et ferait moins bien que l'Italie (0,8%) ou l'Espagne (1,4%).
Paolo Gentiloni a cependant averti que l'incertitude entourant ces prévisions était « élevée »: « le principal risque est celui des tensions géopolitiques, celui de l'évolution de la guerre » en Ukraine.