Guillaume Soro : « je prie pour Bédié pour que le destin qu’il mérite lui revienne »

Depuis ma terre d'exil, le dimanche 3 octobre 2021, Guillaume Soro a rendu un vibrant hommage au président du PDCI, Henri Konan Bédié.

Quand je vois la féroce traque qui est lancée contre moi depuis quelques années, il n'y a aucune mesure avec les kokotas que Bédié nous donnait ! On n'en mourrait pas ! Alors qu'aujourd'hui les tombes et les prisons sont pleines des victimes de la répression du régime, dans l'indifférence totale du principal responsable ! Je ne sais pas si les leaders de l'opposition des années 90 feraient le même diagnostic que moi. Je pense notamment au professeur , au professeur , à Anaky Kobenan, au feu professeur Bernard Zadi Zaourou et même au Président . J'en oublie sûrement.

En réalité, je devais découvrir progressivement la personnalité profonde du Sphinx de Daoukro. Que les temps ont changé ! J'ai politiquement et humainement grandi et chemin faisant, mes relations avec ont évolué.

En effet, pour connaître un homme, il faut s'efforcer de s'imprégner de sa dimension et de son niveau vibratoire. Quand encore l'exil n'était pas mon quotidien, il m'arrivait d'appeler le Président Bédié et de lui dire que je voulais le visiter et être son hôte de vacances. Ce qu'il acceptait volontiers. C'est dans ces circonstances-là que j'entrai dans la sympathie de l'homme.

Notre relation avait évolué du duel entre le jeune étudiant contestataire et le président en exercice d'un régime de longue durée au pouvoir, à une posture de partenaires engagés dans la construction de l'Etat de droit et de la démocratie en Côte d'Ivoire, de compagnons de la quête de paix et d'union dans notre pays.

Je commençais à me poser enfin les bonnes questions sur l'homme : Est-ce que la dureté et l'inexpressivité apparentes qui se lisent sur son visage sont dues à la fermeté et à l'impassibilité que doit avoir un roi BAOULÉ ? Je découvris qu'il avait l'art des formes du pouvoir et ne badinait jamais avec le protocole d'Etat, ce qui constituait comme la première barrière difficile à franchir vers sa personnalité profonde. Il fallait donc avoir la patience de l'observer et de l'écouter pour découvrir l'humain dense et vibrant qui se drapait dans ce protocole quasi spartiate de l'Etat et des apparences du pouvoir.

En vérité, le Président Bédié qui m'a autorisé sa proximité est un homme plutôt sympathique et bon.
Les jours, mois et années passés auprès du Président Bédié ont en tout cas révolutionné ma perception initiale de sa personnalité.

Je prie pour le président Bédié pour que le destin qu'il mérite lui revienne et surtout pour que la bonté de l'homme qu'il est soit un jour reconnue par notre peuple et gravée dans l'Histoire. Et de retenir que n'arrive à l'homme que ce que Dieu permet. Il est l'homme politique ivoirien qui aura accepté d'être déchu par coup d'Etat et surtout qui a eu la force de pardonner à tous ceux qui lui ont fait tort, qui lui ont fait un putsch et dont il pouvait exiger qu'ils soient jugés et condamnés à perpétuité.

Pour la Côte d'Ivoire, il a consenti le sacrifice du pardon et de la réconciliation vrais, nous montrant un chemin de grandeur que nous devons imiter, dans l'amour de la vérité, de la justice et de la prospérité de notre pays ! Oui, le Président Bédié à qui le pire fut fait, a su et pu pardonner.
En homme sage, il s'en est remis à Dieu. Que le Seul Vrai Souverain, Dieu le Tout-Puissant, le protège ! Je lui souhaite d'avoir à gagner son dernier combat pour la réconciliation des fils et filles du pays.

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Written by Guillaume Soro

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