Le président Idriss Déby a déclaré le dimanche 18 août 2019, l'état d'urgence dans deux provinces de l'est du Tchad suite aux violences intercommunautaires.
Les provinces du Sila et de l'Ouaddaï, à la frontière entre le Tchad et le Soudan, ont été placées pour trois mois en état d'urgence, pour avoir été le théâtre des affrontements meurtriers entre les éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones ouaddaïens.
“S'il y a encore des conflits entre Arabes et Ouaddaïens, (…) vous en tuez dix de chaque côté afin de sauver la majorité. Vous avez l'autorisation”, a lancé le président Déby aux autorités locales lors d'un déplacement dimanche dans le Sila.
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La Convention tchadienne de défense des droits humains (CTDDH) s'est aussitôt insurgée contre les consignes du président, qu'elle qualifie « d'appel au massacre des civils ». Dans un communiqué, l'ONG « exige l'arrêt immédiat de ces exactions et estime que la responsabilité du génocide qui se prépare incombera au président Déby ».
“S'il y a encore des conflits entre Arabes et Ouaddaïens, (…) vous en tuez dix de chaque côté afin de sauver la majorité. Vous avez l'autorisation”
Idriss Déby
Idriss Déby décrète l'état d'urgence au Tchad
Le président tchadien attribue ce regain de violence à plusieurs facteurs que sont la sécheresse qui fait monter la tension, la pression démographique et l'afflux d'armes venues de la Libye, la Centrafrique ou le Soudan, pays frontaliers du Tchad en proie à de graves conflits.
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Outre la saisie des armes et la présence de forces militaires, le président tchadien a annoncé l'interdiction de circuler à moto dans les deux régions, ainsi que la suspension des chefs des deux cantons à l'origine des affrontements.
Des affrontements entre cultivateurs et éleveurs avaient déjà fait plus de 50 morts depuis le 9 août, selon la présidence.