Lettre ouverte du magistrat ivoirien Grah Ange à Alassane Ouattara, président de la République de Côte d'Ivoire dans l'attaque de Kafolo.
Oui ! comme il fallait s'y attendre, le peuple ivoirien a droit à une mise en scène grandiose digne des plus grandes productions hollywoodiennes. Renforts de troupes, déploiements des forces prétendues spéciales, sanglées de leurs atours les plus impressionnants, avec comme clou du spectacle, des frappes aériennes sur le parc de la Comoé. Cependant, cela ne nous fera pas oublier que tout ça c'est du cinéma, destiné à masquer votre complicité réelle avec les terroristes, auteurs de ce massacres et acteurs involontaires d'une autre tragédie pour le peuple ivoirien et son armée, celle de la trahison du Chef de l'Etat, Chef Suprême des armées..
Lorsque nos forces ont conduit conjointement avec celles du Burkina Faso une opération militaires ayant occasionné de nombreux morts parmi les djihadistes, il n'était point difficile de prévoir les opérations de représailles de leur part, tant ils sont coutumiers de telles réactions. Par ailleurs, des informations concordantes provenant de diverses sources, font état de ce que vous avez été alerté non seulement de la présence des terroristes sur le territoire ivoirien, mais également de tous leurs mouvements jusqu'à la réalisation de leurs desseins macabres. Monsieur le Président vous avez promis en prêtant serment de tout mettre en oeuvre pour défendre le territoire national et de remplir consciencieusement les devoirs de votre charge. Cela vous obligeait à prendre toutes les mesures pour faire échec au projet funeste de ces tristes personnages.
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Vous avez failli au devoir de votre charge car au lieu de prendre toutes les dispositions non seulement pour les expulser de notre pays, mais également pour protéger la vie de nos soldats vous avez opté pour la solution diamétralement opposée. Ainsi, vous aviez choisi de ne pas mettre les troupes en alerte, de ne pas convoyer les renforts nécessaires pour les soutenir et de ne pas leur fournir les armes adéquates pour se défendre convenablement contre cette menace. Les armes les plus sophistiquées vous les réservez à vos milices regroupées à Abidjan pour des motifs qu'il nous est pas difficile d'imaginer. Quand aux hélicoptères et autres avions de combat que vous déployez si tardivement, ils semblent plus destinés à parader pendant les cérémonies officielles pour prévenir par la terreur, le risque d'insurrection populaire que vous êtes conscient de mériter, plus que tout autre Président ayant exercé avant vous.
Alors que nous vous avons vu mobiliser des forces pour se rendre dans la même zone géographique, dans le but de persécuter de pauvres paysans dont le seul tort est d'appartenir au même village qu'un de vos opposant ; en faire de même juste pour accueillir devant des caméras, des pauvres hères venus clandestinement en Côte d'Ivoire pour chercher leur pitance ; nous sommes scandalisés de constater qu'en dépit du fait que nos services secrets et la coopération internationale avec le Burkina Faso aient bien fonctionnés, que nous ayons des chefs militaires et des soldats aguerris aux combats dans notre armée, des armes et des engins de combats acquis avec beaucoup de publicité à coups de millions, vous ayez volontairement choisi de priver nos forces de ces avantages.
Nous le sommes encore plus, au vu de la coordination entre la survenance de ses événements et les tentative désespérées de vos communicants et autres cybermercenaires, de les exploiter pour salir l'image de l'ex-Président de l'Assemblée Nationale, en l'accusant vailles que vailles d'en être à l'origine. Cela démontre que votre inertie n'était pas de la négligence mais une forme de complicité par omission dans le seul but d'user de ce drame comme une arme politique contre un adversaire.
La synchronisation plus que parfaite entre les actes de terrorisme et la campagne déclenchée par vos sbires dans la presse et les réseaux sociaux démontre à suffisance une organisation et une préparation qui contredit toute explication fondée sur l'improvisation. Il y a même un pasteur dont les accointances avec votre régime n'est un secret pour personne, qui la veille de ces événements, a prétendu avoir fait un songe qui annonçait un coup d'Etat. Malgré tout cela, nous nous refusons à imaginer que vous ayez poussé le machiavélisme jusqu'à initier ces opérations avec l'armée Burkinabée, pour susciter ces actes de représailles, bien que tout porte à le croire.
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Devant autant de cynisme, je n'ai qu'un mot à la bouche : honte à vous qui avez sacrifié ces douze jeunes soldats sur l'autel de vos projets machiavéliques. Contrairement à l'opinion générale, je salue le fait que vous ne poussez pas l'hypocrisie jusqu'à honorer publiquement leur mémoire. Adieux valeureux soldats, adieu mes frères. Sachez que le Peuple de Côte d'Ivoire lui au moins saura vous rendre les honneurs.
