28 janvier 2022, le Burkina Faso est suspendu des instances de la CEDEAO suite au coup d'Etat contre Roch Kaboré. Jean-Claude Kassi Brou était l'invité de RFI sur ce sujet.
La CEDEAO suspend le Burkina Faso de ses instances, sans autres sanctions, pour le moment. Diriez-vous que c'est une décision minimaliste ?
Il s'agit d'une rupture de l'ordre constitutionnel. C'est une constance dans la CEDEAO. Dans ces situations-là, on condamne parce qu'il y a une rupture des engagements au niveau du protocole, et la suspension des instances des institutions de la CEDEAO a également été décidée. C'est toujours, dans la première phase, ce qui est fait. C'est automatique.
Quel message la CEDEAO adresse-t-elle à la population burkinabè qui disait que ce régime n'était pas capable de régler ses problèmes ?
Oui, mais dans un pays où il y a une démocratie, quand il y a des difficultés, il y a des mécanismes internes. Mais imaginez-vous un instant qu'à chaque fois qu'il y ait un problème, ce soient des militaires qui viennent. Mais c'est un retour en arrière !
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Est-ce que vous envisagez d'autres sanctions ? Des sanctions économiques ?
L'approche au niveau de la CEDEAO est progressive. Vous savez, les sanctions sont vraiment des mesures et décisions de dernier recours, surtout les sanctions économiques et financières. Ensuite, les sanctions ont été appliquées dans beaucoup de pays et cela a permis, d'abord, de restaurer l'ordre constitutionnel. Je peux vous parler des sanctions au Liberia, dans les années 1990, en Sierra Leone, en Côte d'Ivoire, au Niger, au Burkina, en Gambie… Les sanctions, vraiment, c'est de manière progressive et on espère ne pas en arriver là.