Le bras de fer Opposition – Ouattara se durcit

En Côte d'Ivoire, le bras de fer entre Opposants et Ouattara, s'est durci le 3 novembre 2020, après l'arrestation des leaders de l'opposition.

M. Ouattara, 78 ans, a été réélu sur le score fleuve de 94,27% des voix au premier tour, selon les résultats provisoires de la de samedi proclamés par la Commission électorale indépendante () mardi à l'aube.

L'opposition, qui a boycotté le scrutin, juge son troisième mandat « anticonstitutionnel » et avait appelé ses partisans à une campagne de « désobéissance civile ».

Une quarantaine de personnes ont été tuées depuis le mois d'août dans le dans des violences électorales, ayant tourné parfois à des affrontements interethniques, dont neuf après le scrutin.

– blocus des opposants –

La situation s'est tendue mardi après-midi entre le pouvoir et l'opposition.

Les forces de l'ordre ont investi la résidence à du leader de l'opposition Henri Konan Bédié, que l'opposition a proclamé président d'un « Conseil national de transition », empêchant une conférence de presse.

L'ancien chef de l'Etat, 86 ans, n'a pas été inquiété, selon une source diplomatique. Mais son numéro deux, Kakou Guikahue, a été emmené par la , selon plusieurs journalistes présents à proximité de la résidence.

Selon des sources proches du gouvernement, M. Guikahue n'a cependant pas été arrêté, mais reconduit à son domicile.

Deux autres responsables de l'opposition ont indiqué à l' être bloqués à leur domicile par les forces de l'ordre.

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« Je suis chez moi », « ils (les forces de l'ordre) ont bouclé toutes les sorties de mon domicile », a déclaré , secrétaire général d'une branche du () proche de l'ancien président .

« Je vais bien, mais c'est le blocus », a déclaré de son côté Abdallah Mabri Toikeusse, ancien ministre qui a rejoint l'opposition avant l'élection présidentielle.

Quant au porte-parole de l'opposition, Pascal Affi N'Guessan, président d'une autre branche du FPI, « je ne crois pas qu'il ait été arrêté », a affirmé à l'AFP son propre porte-parole Issiaka Sangaré, faisant état également d'un « blocus devant chez lui ».

– « préserver les vies humaines » –

Excédé par l'attitude de l'opposition, le gouvernement ivoirien l'a accusé de « complot contre l'autorité de l'Etat », et indiqué avoir saisi la justice contre ses responsables, n'excluant « aucune option » pour les faire plier.

La Cédéao (Communauté des Etats d' de l'Ouest), l' et les ont appelé dans un communiqué commun à la « retenue pour préserver les vies humaines », et l'opposition à « respecter l'ordre constitutionnel » et « privilégier la voie du dialogue ».

L' a exprimé « sa vive préoccupation concernant les tensions, les provocations et les incitations à la haine qui ont prévalu et continuent de subsister dans le pays autour de ce scrutin ».

L' s'est inquiétée mardi de l'afflux de quelque 3.200 ressortissants de Côte d'Ivoire dans les pays voisins (Liberia, et ), pour fuir les violences dix ans après la crise qui avait suivi la , faisant 3.000 morts.

Elu en 2010, réélu en 2015, Ouattara avait annoncé en mars qu'il renonçait à une nouvelle , avant de changer d' en août, à la suite du décès de son dauphin désigné, le Coulibaly.

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La prévoit un maximum de deux mandats, mais le a estimé qu'avec la nouvelle Loi fondamentale adoptée en 2016, le compteur des mandats présidentiels a été remis à zéro. Ce que l'opposition conteste.

La CEI a fait état d'une participation de 53,9% à l'élection présidentielle, chiffre contesté par l'opposition. Ce taux de participation constituait un enjeu important du scrutin du fait du boycott de l'opposition, seul le candidat indépendant ayant fait campagne contre le président sortant. Arrivé deuxième avec 1,99% des voix, «  » a « félicité » M. Ouattara pour sa victoire.

La mission d'observation de l'Union africaine a estimé que « l'élection s'est déroulée de manière globalement satisfaisante », mais le Centre Carter a lui jugé que « le contexte politique et sécuritaire n'a pas permis d'organiser une élection compétitive et crédible ».

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Chez les électeurs, les avis étaient tranchés. Hamed Dioma, ferrailleur du quartier populaire d'Adjamé à Abidjan, se disait « très heureux » que «  » (Alassane Dramane Ouattara) puisse « continuer » à « bien travailler pour le pays ». Tandis qu'à (centre), le fief de Bédié, Firmin, un jeune sur un barrage érigé depuis samedi, qualifiait l'élection de « mascarade ».

A l'instar de beaucoup d'Ivoiriens, une coiffeuse d'Abidjan qui n'a pas voté se disait elle « fatiguée de la politique: Tout ce qu'on veut c'est que ça s'arrête ».

Written by Mohammed Ouattara

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