Yamoussoukro, 11 juin – Le ministre de la Promotion des PME, Félix Anoblé, qui était l'invité jeudi des sénateurs dans le cadre de leur traditionnelle séance d'information parlementaire, a regretté le manque d'organisation des petites et moyennes entreprises ivoiriennes dont la plupart n'ont pas de documents d'existence légale.
Plus de 25.000 PME sont enregistrées dans les fichiers du département ministériel mais il a été donné de constater à la faveur de la constitution de dossiers en vue de prétendre au soutien de l'Etat face aux effets de la pandémie à coronavirus qu'à peine 200 d'entre elles ont pu fournir quelques documents légaux.
Sur ces 200 entreprises, à peine 30 ont pu aller jusqu'au bout du processus, a soutenu Félix Anoblé. « On aurait pu se dire peut-être qu'on demande trop de documents mais une entreprise qui demande un prêt, à qui on demande des comptes d'exploitation prévisionnel et qui ne sait pas ce que c'est, c'est vraiment compliqué », a-t-il affirmé.
Les entreprises y compris celles qui payent régulièrement leurs impôts ont du mal à présenter des bilans, ce qui amène le ministère dédié à envisager des séances de formation pour elles. « Nous avons sollicité le GIZ (Coopération allemande, ndlr) pour nous aider à pouvoir financer des cabinets pour accompagner ces entreprises (…) et nous pensons que cela va booster un peu les choses », a-t-il ajouté.
Ce manque d'organisation, de structuration plombe la mise en œuvre du programme étatique élaboré dès le déclenchement de la crise sanitaire en faveur des PME.
Ainsi, sur les 15 milliards FCFA dégagés pour la phase transitoire pour aider rapidement les entreprises en difficultés, seulement 160 millions ont fait l'objet d'accords pour 11 PME dans une période d'un mois.
Les PME représentent 98% du tissu des entreprises ivoiriennes. Elles participent à hauteur de 12 à 18% au produit intérieur brut de la Côte d'Ivoire. Une participation jugée faible par les autorités ivoiriennes qui en créant un département ministériel dédié entendent bonifier cette participation au regard des potentialités du pays.
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