Bally Ferro se prononce sur les résultats de la présidentielle Ivoirienne prononcés par la CEI qui donne vainqueur Alassane Ouattara.
« LA CATASTROPHE ». Alassane Ouattara a voulu sa crise et elle lui pète en pleine figure. « Ce qui nous attend au lendemain du 1er novembre (2020), c'est la catastrophe », s'est empressé de prévenir Laurent Gbagbo, dans une interview diffusée le jeudi 29 octobre 2020 sur TV5MONDE.
Il a prêché dans le désert. La première manifestation de cette catastrophe est, du côté de la CEI, la manipulation des chiffres qui tourne à une fraude mal goupillée. Après la proclamation des résultats au cours de laquelle des votants étaient plus nombreux que les inscrits, des villes-jumelles (à la fin) affichaient les mêmes résultats pour tous les candidats, Coulibaly-Kuibiert Ibrahime, président de la CEI, a passé sa couche, le mardi 3 novembre.
Alors que 59% des électeurs n'ont pas retiré leur carte à cause du climat délétère, que 17.601 bureaux de vote ont pu ouvrir sur 22.381 et que le scrutin a été perturbé et même empêché en plusieurs endroits, il annonce un taux de participation de… 53.90%, qui égale presque celui de 2015 (54.63%) quand, avec tous ses alliés, Ouattara, aujourd'hui seul contre tous, affrontait le mot d'ordre de boycott d'une tendance du FPI.
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Coulibaly-Kuibiert a même accru la confusion. Les scores des quatre candidats n'atteignent pas 100%, mais 98.91%: Affi (0.99%), Bédié (1.66%), KKB (1.99%) et Ouattara (94.27%). Et quand on ajoute les bulletins blancs (1.09%) et bulletins nuls (1.66%), on se retrouve à 101.66%.
Bizarre. La seconde catastrophe est politique. Après cette vraie-fausse élection du 31 octobre 2020, l'Opposition a emprunté, comme en 2010, le chemin de la désobéissance politique. Hier, Ouattara a dirigé la « République du Golf » pour contester l'autorité de Laurent Gbagbo.
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Aujourd'hui, l'Opposition porte sur les fonts baptismaux le Conseil national de transition (CNT). Cette instance, qui déclare la fin du pouvoir présidentiel de Ouattara, est dirigée par Henri Konan Bédié, son « grand frère » et ex-allié au RHDP. Et c'est « le coup chaos ».