Méité Adama Bassessé : « l’impact qu’on attend du CDT, c’est de renforcer le tissu industriel ivoirien »

Méité Adama Bassessé, Directeur général du CDT, veut promouvoir les innovations technologiques en Côte d'Ivoire. Il donne la nécessité de sa structure.

 ‘‘L'impact qu'on attend du CDT, c'est de renforcer le tissu industriel ivoirien''

Promouvoir les innovations technologiques. C'est à cette tâche que s'attèle le CDT depuis sa création en 2007. Le but étant d'inciter à la transformation locale. Méité Adama Bassessé, Directeur général dudit centre, insiste dans cette interview, sur l'importance et la nécessité de sa structure.

A quoi devons-nous la création du Centre de démonstration et de promotion de technologies (CDT) ?

Le CDT, est l'initiative de deux Etats à vocation agricole : La Côte d'Ivoire et l'Inde. Ces deux pays mettent l'accent sur le développement par l'agriculture. Tous ceux qui ont fait un tour dans ces pays ont dû remarquer des similitudes. Quand par, exemple, vous circulez dans les rues de Hyderabad, de Mumbai ou même de New Delhi, vous trouverez dans les marchés, les mêmes produits qu'on retrouvent dans les marchés . On y trouve des oranges, mangues, des tubercules d'ignames, la canne à sucre, etc. D''ailleurs, il n'y a qu'à jeter un œil du côté du business de la noix de cajou pour comprendre qu'on a beaucoup de similitudes.

Mais les similitudes s'arrête-là…                                                                           

Effectivement, la ressemblance s'arrête-là. Pour le reste l'inde est passée à un autre niveau, la transformation à outrance. Et pour réussir cette transformation, elle a développé une politique de conception de machines énormes en s'inspirant d'autres expertises. Or la Côte d'Ivoire est un grand pays agricole mais le talon d'Achille de notre agriculture, c'est qu'on ne transforme pas nos produits.

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A un moment donné, l'Etat indien a eu envie de sortir faire connaître son savoir-faire. Voilà comment l'Inde s'est intéressé à la Côte d'Ivoire en 2005. A cette époque, notre pays était une destination peu recommandable. Mais finalement, le CDT est né en 2007.

Deux structures d'Etat ont porté le projet. Notamment the National research development corporation (NRDC), en ce qui concerne l'Inde et l'Ivoirienne de technologie tropical (I2T), pour la Côte d'Ivoire.  

Pourquoi n'arrivons-nous toujours pas à transformer nos produits ? 

Pour transformer, il faut avoir des machines adaptées. Notre niveau d'équipement en technologie n'est pas encore très élevé. C'est pour corriger cette faiblesse que l'Etat a créé ce centre dont la première vocation était d'aller chercher des modèles ailleurs.

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A cet effet, nous avons tissé des partenariats un peu partout, à commencer par l'Inde qui est un très bon modèle de pays émergeant et qui propose des choses intéressantes à la Côte d'Ivoire. Notre parc a donc servi pour les séances de démonstration afin de promouvoir et vulgariser tout ce qui était innovation technologique. Le but étant de permettre aux Ivoiriens de se les approprier et les intègrer dans leur comportement. Afin qu'à côté de leur production, ils fassent une petite transformation de leurs matières premières agricoles. 

Diffuser, vulgariser tout ce qui existe comme technologie afin que les ivoiriens adoptent et aient le réflexe de transformer automatiquement, ne serait-ce, qu'à un premier niveau tout ce qu'ils produisent pour ajouter de la valeur à leur produit. Et accroître éventuellement leur ressource. Voilà notre but. 

L'innovation technologique est un domaine où on est très vite dépassé. Que faites-vous pour garder le cap ?

Effectivement, c'est un secteur en perpétuel mouvement et on peut être facilement dépassé. C'est pourquoi nous sommes parfois en mission de prospection. Nous ne travaillons pas qu'avec l'Inde, il y a aussi le Japon qui a entrepris d'apporter une assistance pratique à la Côte d'Ivoire dans la reformulation de sa politique industrielle. Et ce, à travers un projet co-financé par la l'Agence de coopération Japonaise () et l'Etat ivoirien. Au cœur de ce projet, le rôle du CDT a été de définir les rôles de chaque structure étatique et du secteur privé dans cette reformulation de notre politique industrielle.

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Quel impact attend-on de vous ?

L'impact qu'on attend du CDT, c'est de renforcer le tissu industriel ivoirien. Cela signifie qu'il faudra, de façon pratique, permettre aux Ivoiriens de créer des petites entreprises agro-industrielles. C'est pourquoi nous avons participé, à Tokyo, à une formation afin de renforcer nos propres capacités dans l'accompagnement des PME surtout les PME féminines. Parce que la gent féminine est assez investie dans la petite agro-industrie. C'est pourquoi on est souvent obligé d'aller regarder ce qui se fait de meilleur ailleurs, afin de nous améliorer et donner plus d'impact sur le terrain.

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