Nazaire Kadia s'est prononcé sur la dernière sortie Kandia Camara, invitant Ouattara à rester au pouvoir de peur de la vengeance des adversaires politiques.
A mesure qu'on avance inexorablement vers le 31 octobre 2020, date retenue pour l'élection présidentielle, peur, incertitude et confusion sont devenues les compagnons inséparables des habitants de la case ronde.La belle confiance, la belle certitude et la belle assurance du début, résumées par l'expression « tout est calé, bouclé et géré », ont fait place à des supplications et à des incantations au chef de l'Etat, à l'effet de rempiler pour un troisième mandat que ne lui permet pas notre loi fondamentale.
Députés et sénateurs du RHDP réunis, implorent le chef de l'Etat de tordre le cou à la constitution et de se porter candidat pour la troisième fois consécutive.Le Directeur Exécutif du RHDP, sans se cacher, affirme que les cadres du RHDP dont les noms sont évoqués pour remplacer M. Amadou Gon Coulibaly sur le starting-block de la ruée vers le pouvoir, ne feraient pas le poids devant le candidat du PDCI-RDA.
Il n'y a que le chef de l'Etat seul qui le peut !La ministre de l'Education Nationale, de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, Madame Kandia Camara, n'est pas en reste. Convaincue, que si le chef de l'Etat n'est pas partant pour l'élection d'octobre prochain, la défaite du parti au pouvoir ne fait l'ombre d'aucun doute.
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Écoutons-la : « …la politique est la saine appréciation des réalités du moment ; surtout que nous avons des adversaires en face qui rêvent de venir au pouvoir pour se venger, pour venir régler des comptes, pour venir créer des tensions dans le pays… ».Toutes ces agitations et cette fébrilité visible, sont le signe évident de la peur qui s'est emparée des cadres du RHDP et marquent l'échec de M. Ouattara. Il n'a pas été à mesure de former des cadres capables d'assurer la relève et affronter toutes les adversités.
Mais la déclaration de la ministre Kandia, appelle quelques interrogations :
Quel parti politique en Côte d'Ivoire peut avoir pour programme de gouvernement ce qu'elle évoque là-haut ?
Pourquoi subodore-t-elle que ses adversaires viendront au pouvoir pour se venger ?
Les adversaires en question ont-ils des raisons de vouloir se venger ?
Pense-t-elle aux emprisonnements à tout va ? pense-t-elle à toutes les frustrations, à toutes les humiliations et à tous les passages en force subis par les opposants ?
Toujours est-il qu'une analyse de son discours, fait transparaître ce que nous évoquions là-haut : la peur ; la peur du lendemain et l'incertitude de ce que demain sera fait. Mais aucun parti politique n'a dans son programme de gouvernement, la vengeance et la maltraitance de ses propres concitoyens.
Tous ces partis qui aspirent à gouverner ont placé la réconciliation comme un des premiers chantiers à mettre en œuvre. Dans l'ivresse du pouvoir, le RHDP affirmait avec force et arrogance, qu'il n'y avait pas de réconciliation à faire parce que les ivoiriens étaient déjà réconciliés !
Par conséquent le rapport et les recommandations de la CDVR furent mis sous le boisseau. Dommage ! Cela aurait été un excellent exutoire pour toutes les frustrations, toutes les colères et tous les ressentiments des ivoiriens.
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Demander à un président qui a déjà fait deux mandats, d'en solliciter un troisième de tous les dangers, juste parce qu'on veut conserver le pouvoir à tous les prix, est simplement abject. Mais c'est aussi la prise de conscience que les temps tanguent et que les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. S'il y a eu un matin, il y aura assurément un soir…Mais soyez sans crainte, je suis dans la révélation.