Niger: l’interdiction de circuler à motos levée à compter du 1er septembre

Au Niger, l'interdiction de circuler à moto imposée depuis 2020 à Tillabéri, contre les attaques sera levée le 1er septembre.

« L'interdiction de la circulation pour les motos est levée à compter du 1er septembre », a indiqué à l'AFP Tidjani Ibrahim Katiella, gouverneur de Tillabéri, située dans la zone des « trois frontières » entre Mali, et Burkina Faso.

Cette zone est depuis plusieurs années le théâtre d'attaques sanglantes et régulières de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS) dont les membres utilisaient des motos pour leurs attaques.

Cette décision d'autoriser à nouveau les motos à circuler, a été prise lundi à Tillabéri, capitale régionale, lors d'une réunion présidée par Alkassoum Indatou, ministre nigérien de la Défense, selon la télévision publique Télé Sahel.

« Beaucoup d'avancées ont été enregistrées sur le plan sécuritaire, ce qui a d'ailleurs motivé les populations à demander la levée de l'interdiction de la circulation des motos » et le gouvernement y a donc « favorablement répondu », selon Télé Sahel.

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La moto est le principal moyen de déplacement des populations dans la région de Tillabéri, vaste zone enclavée de 100.000 km2, où cohabitent plusieurs ethnies, djerma, peule, touareg et haoussa.

Pour tenter d'enrayer les violences en cours depuis 2017 dans cette région, les autorités ont décrété l'état d'urgence, interdit depuis janvier 2020 la circulation des motos de jour comme de nuit, réglementé la vente du carburant et fermé des marchés soupçonnés de ravitailler les groupes armés et d'abriter « leurs informateurs ».

Ce durcissement des mesures sécuritaires avait entraîné des mouvements de protestation parfois violents des habitants.

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Ces mesures « ont eu des répercussions économiques difficilement supportables par les populations », ont dénoncé la semaine semaine dernière des députés de Tillabéri. « L'économie de la région tourne au ralenti » en « entraînant de facto le départ en exode des bras valides », ainsi que « le chômage des jeunes et leur enrôlement par les terroristes », ont-ils affirmé.

Pour contourner l'interdiction des motos, les assaillants « opèrent » désormais « à dos de chameau et à vélo » puis « disparaissent très rapidement dans la nature », selon ces députés.

Le dernier massacre de civils a été perpétré vendredi dernier dans le village de Theim par « des individus armés venus à pied, tuant 19 personnes qui priaient dans une mosquée », selon le ministère de l'Intérieur.

Written by Christian Binaté

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