Non publication de la liste des candidats par la CEI : Youssouf Bakayoko peut-il changer ?

La CEI de Youssouf Bakayoko peine depuis 2010 à rassurer sur sa capacité à être transparente
La CEI de Youssouf Bakayoko peine depuis 2010 à rassurer sur sa capacité à être transparente

La non publication de la liste des candidats par la (Commission électorale indépendante) n'est pas une surprise. Les faux bonds sont l'apanage de  , le président de la CEI. La première forfaiture remonte à 2010 et a débouché sur la plus grave grise meurtrière que la Côte d'Ivoire n'a jamais connue.

Nous sommes le 2 décembre 2010. La Côte d'Ivoire et le monde entier retiennent leurs souffles. Les résultats du second tour de la présidentielle du 28 novembre qui oppose l'opposant à , président sortant, doivent être proclamés. Alors que la tension est à son comble et qu'on lui demande pourquoi les résultats ne sont pas livrés, Youssouf Bakayoko sort cette phrase : « Il n'est pas encore minuit ».

A lire aussi. Youssouf Bakayoko prolonge en catimini la date limite de dépôt des dossiers

Seulement voilà, à minuit, point de résultats. En lieu et place, c'est un Damana Pikass, alors représentant l'une des parties de L'ex-Majorité présidentielle (LMP) qui déchire en direct des résultats que s'apprêtait à proclamer l'ancien porte-parole de la CEI. Le lendemain, alors que la CEI avait la possibilité de publier les résultats, par tout autre moyen, y compris sur son site Internet, son président, Youssouf Bakayoko commet une erreur de gamin : se rendre à l'hôtel du Golf pour donner les résultats en faveur d'Alassane Ouattara, dont une partie de l'équipe avait ses quartiers dans cet hôtel.

« A 75 ans, il est difficile d'opérer un changement de la méthode qui a toujours caractérisé un individu »

Certes, cela n'avait pas d'incidence sur les chiffres, mais cette faute grossière pour le diplomate (pas très brillant) a servi, entre autres, de prétexte, pour l'invalidation de plusieurs résultats dans des fiefs de Ouattara, par Paul Yao N'Dré et pour la proclamation de la victoire de Gbagbo. La suite est connue.

Alors que tout le monde s'attendait à ce que, par dignité, Youssouf Bakayoko cède le tablier, c'est avec une rare insouciance qu'il s'est lancé dans une campagne diplomatique, en vue de son maintien. Depuis février 2016, son mandat de six ans a expiré, mais accroché qu'il est aux prébendes liées à la fonction, plus qu'à des réformes, Bakayoko s'accroche et ne change pour autant pas.

Youssouf Bakayoko : un homme aux méthodes du passé

En 2013, à l'issue des conseils régionaux dont les résultats se faisaient attendre, il avait expliqué que certains commissaires n'étaient pas encore entrés de mission, ce qui est inadmissible à l'heure du numérique. En 2016, il avait donné les résultats dans presque toutes les CEI locales, lors des législatives, sauf à Cocody où une sorcellerie politique se menait, dans la bataille Affoussy Bamba et Yasmina Ouégnin.

Lors du référendum constitutionnel, l'homme avait été incapable de convaincre sur le taux de participation, qui s'était envolé, comme par miracle, entre la mi-journée et la fermeture des bureaux. Alors le fait que la CEI ne soit pas capable de livrer la liste des candidats aux municipales et aux régionales du 13 octobre 2018, alors même que le même Youssouf Bakayoko a prolongé en catimini, en violation flagrante des textes, le délai de dépôt des dossiers ; ne devrait pas du tout surprendre.

A 75 ans, il est difficile d'opérer un changement de la méthode qui a toujours caractérisé un individu. Les faux bonds, la médiocrité, le manque de réforme, les méthodes du passé ne peuvent pas changer du jour au lendemain.

Elvire Ahonon

Dépôt de dossiers à la CEI : Les 4 manquements de Youssouf Bakayoko, les 4 solutions d'André Silver Konan

Written by Elvire Ahonon

Menaces et intimidations de candidats : Félicien Sékongo met en garde

Report de la publication de la liste des candidats au 11 septembre : De qui se moque Youssouf Bakayoko ?