Le journaliste ivoirien Ferro Bally a réagi à l'annonce de la hausse du prix de l'électricité en Côte d'Ivoire, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024.
« L'État ivoirien reste dans la ferveur de la Noël. Au lendemain de cette fête, il a voulu offrir aux populations vivant sur son territoire, leur cadeau de nouvel an. Ainsi, à compter du 1er janvier 2024 et deux semaines avant le début de la CAN 2023, la nouvelle est tombée, comme un couperet : le prix de l'électricité augmente de 10% pour tous les abonnés », a-t-il déclaré.
Cette décision a suscité une vive indignation dans le pays. « Il y a six mois, soit à partir du 1er juillet 2023, les Ivoiriens ont vu rouge. À partir de cette date, les tarifs de l'électricité ont été ajustés de 10 à 15% pour les consommateurs, qui ont une puissance de plus de 15 ampères. Sur 3.752.000 abonnés à fin mai 2023, 3.340.000 abonnés, soit 89% n'étaient pas directement concernés par cette mesure », a rappelé Ferro Bally.
« Mais, c'était la face visible de l'iceberg. Abonnés ou pas, tous les habitants du pays vont trinquer. Car, ce sont les industriels qui étaient visés par cet ajustement. Et cela va occasionner immédiatement un effet d'entraînement avec l'augmentation à la chaîne des prix des produits manufacturés », a-t-il poursuivi.
« Cela n'a pas paru suffisant. Et tout le monde est maintenant sous le coup de la hausse de l'électricité. Et c'est la double peine. Qui s'ajoute à la cherté générale avec notamment le prix du carburant à la pompe qui établit, en Côte d'Ivoire, un record », a déploré le journaliste.
Un cadeau de Noël empoisonné pour les Ivoiriens
Il a également pointé du doigt l'accord de 40 mois d'environ 3,5 milliards de dollars conclu entre la Côte d'Ivoire et le FMI. « Pour la ‘viabilité des finances publiques et de la dette', l'État est condamné à prendre des mesures impopulaires », a-t-il estimé.
« Car, si les signaux ne sont pas au rouge, comme en 1989-1990 où le pays était en cessation de paiement, en 2023, les voyants ont viré à l'orange. La Côte d'Ivoire reste victime, comme en 1990, de la détérioration des termes de l'échange. De plus, elle a subi un triple choc : pandémie du Covid-19, resserrement monétaire mondial et impact négatif de la guerre de la Russie en Ukraine », a-t-il rappelé.
La cherté de la vie se poursuit
« Quand on sait que l'État, qui tolère les ‘grilleurs d'arachide', se garde de revoir à la baisse son train de vie et de réduire son embonpoint avec de nouveaux postes budgétivores (haut représentant du président de la République, ministres-gouverneurs), menant, de ce fait, une vie de cigale, la sanction ne peut être qu'implacable : la mise sous ajustement structurel, qui ne dit pas son nom, par le FMI », a conclu Ferro Bally.
Cette déclaration reflète l'inquiétude et la colère que suscitent cette nouvelle hausse du prix de l'électricité en Côte d'Ivoire. Les Ivoiriens, déjà durement touchés par la cherté de la vie, redoutent que cette mesure ne vienne encore aggraver leur situation.
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