Le lundi 14 décembre 2020, le président Alassane Ouattara entame son troisième quinquennat malgré la Constitution ivoirienne.
Alassane Ouattara a entamé le 14 décembre 2020 son troisième quinquennat. Il réalise le hat-trick parfait du « coup K.O » du chaos constitutionnel.
– En 2010, il a été candidat « à titre exceptionnel »;
– En 2015, il a sollicité sa réélection « par dérivation »;
– En 2020, il a brigué la magistrature suprême par « devoir » et « cas de force majeure ».
Oui à la Constitution. Non à son application in-té-grale. Dans sa prestation de serment, le 14 décembre 2020 devant un parterre d'invités, Alassane Ouattara a fait le one man show. Il a posé sa main sur la Constitution qu'il ne cesse de malmener. Au vu et au su du Conseil constitutionnel muet, sourd et aveugle.
En effet, l'article 58 de la loi n°2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution dispose: « Après la proclamation définitive des résultats par le Conseil constitutionnel, le président de la République prête serment sur la Constitution devant le Conseil constitutionnel réuni en audience solennelle. Le vice-président de la République assiste à la cérémonie de prestation de serment ».
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Depuis la démission de Daniel Kablan Duncan, le 8 juillet 2020, Ouattara n'a pas nommé son remplaçant. Il a décidé, souverainement, d'ignorer cette Institution qu'il lui a plu d'instaurer dans « sa » Loi fondamentale de 2016. « Je n'ai pas encore de vice-président et je n'ai pas encore décidé d'en nommer un », a dit le maître de l'horloge ivoirienne dans une interview (cf. Le Monde du 24 octobre 2020).