Jean Yves-Esso, membre du Bureau Politique du PDCI, invite l'opposition à se déployer sur le terrain pour arracher le pouvoir au RHDP.
Cher frère,
J'admire votre combat et votre courage politique. Vous êtes l'un des rares hommes politique à mettre votre poitrine en avant pour dénoncer ce qui est injuste. Vous êtes toujours juste dans vos analyses et très mesuré dans vos propos. Je vous admire…Les gens devraient s'inspirer de vous pour faire la nouvelle politique. Attaquer et faire mouche sans dénigrer ni insulter même si quelquefois vous avez l'art de l'insulte sans que le concerné ne le comprenne vraiment. Chapeau bas… Vous êtes précis et concis dans vos attaques, que dis-je ? plutôt dans vos contre-attaques car vous n'êtes jamais dans l'attaque des autres mais plutôt dans la défense de votre famille politique. Uniquement…
Cher président des Cadres Dynamiques du PDCI-RDA,
Le pouvoir n'a absolument aucune intention de faire cadeau à l'opposition. Arrêtons les discours et les réunions interminables. Tous les militants doivent être mis en mission dans leurs zones. Si après avoir essayé de bonne foi de participer à tous ces processus, et que les obstacles déployés par le pouvoir ne permettent pas l'expression démocratique véritable, alors il ne restera qu'une seule solution, chasser ce pouvoir maléfique dans la rue comme au Soudan ou ailleurs.
LIRE AUSSI : Jean-Louis Billon : « si le président Bédié ne se présente pas, je suis le premier sur la liste des candidats »
Dans ces conditions le seul responsable sera le pouvoir qui a confisqué la démocratie. En tout état de cause, si le pouvoir est déterminé à se maintenir au pouvoir par tous les moyens, il appartient à l'opposition d'être cent fois plus déterminée que le RHDP pour leur arracher de gré ou de force le pouvoir. Le RDR a suffisamment enseigné à la Côte d'Ivoire la voie à suivre lorsqu'il n'y a plus aucune possibilité.
Cher Inspecteur du PDCI-RDA,
Le 24 décembre, malgré les efforts du PDCI-RDA pour éviter un bain de sang lors du coup d'Etat, est-on réellement parvenu à faire l'économie de ces vies ! Pourrions-nous éviter d'en épargner encore dans le futur ? Il est peu probable, au regard du comportement du RHDPu qui n'offre aucune possibilité de sortie consensuelle de cette crise artificiellement créée, malgré les abominations et les centaines de milliers de victimes.
LIRE AUSSI: Bédié sur la libération de Gbagbo: «nous tenons, l'une des clés de notre réconciliation nationale »
Dommage, celui qui devrait se parer de sagesse après son bilan humain inqualifiable, est malheureusement celui-là même qui s'investit à recréer les mêmes conditions.
À quoi aurait servi l'oblativité du PDCI-RDA, en espérant que ce sacrifice aurait permis de retrouver la paix et la stabilité du pays, après ces carnages, en opérant une transition en douceur !
Aujourd'hui, ADO qui ne prospère que dans la division de tout, s'investit à créer un faux débat générationel pour distraire et piéger la naïveté des ivoiriens dont certains s'y engouffrent. Pourtant les enjeux sont bien plus importants qu'un faux problème de génération. Si celui qui a aujourd'hui 78 ans cherchent des moyens vicieux et cachés pour s'octroyer un pouvoir à vie, que peut-on alors attendre d'un jeune de la cinquantaine qui rêverait aussi tout naturellement d'une présidence à vie ?
En fin de compte, la Côte d'Ivoire ne pourrait trouver meilleur président transitionnel que le Président Bédié en fin de course politique.
Au lieu d'un passage de pouvoir générationel, c'est plutôt d'un passage de pouvoir transitionnel qu'il s'agit. Car la constitution et les institutions ont été tellement tripatouillées que la Côte d'Ivoire gagnerait à faire du prochain pouvoir une transition démocratique pour un nouveau départ. Il ne s'agit donc pas de problèmes de bilan avec des bitumes biodégradables, mais plutôt comment réconcilier les ivoiriens et recréer les meilleures conditions d'un nouveau départ pour la Nation, dans la paix et la stabilité definitives.
Que reste-t-il des belles infrastructures d'Irak et de Libye. Le problème de la Côte d'Ivoire est loin de se résumer aux infrastructures, alors qu'on s'évertue pendant ce temps à créer les conditions de leur destruction. C'est ce que les affamés du Restaurant devraient comprendre. Ils ne se rendent même pas compte des risques de destruction de leurs minables acquis si la déflagration qu'ils alimentent devrait avoir lieu.
Est-ce pour ce moribond de Gon qu'il fallait refuser l'alternance avec son allié le PDCI-RDA qu'on envisageait également de faire disparaître ?
Excédés par deux décennies de déstabilisation, avec le recul, on comprend la position du Président Bédié et du PDCI qui consistait à donner gratuitement les deux mandats au Père de la déstabilisation de la Côte d'Ivoire, afin de reprendre notre pays en main et retrouver définitivement la paix et la stabilité. Que nenni !