Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est décédé, le 8 juillet 2020. À 4 mois de la présidentielle, le RHDP se retrouve sans candidat. Mort et Décès.
Le glas a sonné. La Côte d'Ivoire est en deuil. Parti précipitamment à Paris, le samedi 2 mai 2020, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est décédé subitement, le mercredi 8 juillet. Après son premier Conseil des ministres de reprise. À la tâche.Le RHDP se trouve orphelin. Presque quatre mois après sa désignation, le jeudi 12 mars, pour défendre ses couleurs à la présidentielle du samedi 31 octobre prochain, son candidat a tiré sa révérence.
Du pouvoir au parti majoritaire, tous ont voulu ruser avec la grave maladie du Lion. Et voilà Alassane Ouattara qui se retrouve à établir un record. En tant que Premier ministre, c'est qui a annoncé officiellement le décès du président Félix Houphouët-Boigny, le 7 décembre 1993. Et en tant que chef de l'État, c'est lui qui informe officiellement les Ivoiriens du rappel à Dieu du Premier ministre Gon, « son frère, son fils ».
Et comme en 1993, le pays est à la croisée des chemins. Cette douloureuse nouvelle va provoquer, immanquablement, un big bang, avec toutes les grandes manœuvres souterraines qui étaient enclenchées. A moins de quatre mois du scrutin présidentiel, le RHDP se retrouve sans candidat. Contrairement à ce que l'on voit, l'offre politique est très, très réduite. D'une part, c'est le RDR qui veut présider aux destinées du pays jusqu'en 2050, pour le compte du RHDP. Et donc les transfuges du PDCI-RDA, malgré leur qualité, sont éliminés.
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Mabri Toikeusse, président de l'UDPCI, qui a exprimé des velléités, en a fait les frais. Il a été limogé du gouvernement, le 13 mai. Et non seulement, un de ses dissidents, Albert Flindé, est entré au gouvernement quand lui en sortait, mais nombre de dirigeants de son parti se sont ligués contre lui pour soutenir Gon.D'autre part, le RDR ne compte pas beaucoup de responsables à la carrure présidentielle, à l'instar d'Amadou Gon Coulibaly. Et toutes les options sont ainsi envisageables avec la possible candidature d'Alassane Ouattara, malgré les réserves quant à son éligibilité pour un troisième mandat. Mais, avec la candidature de Bédié pour le compte du PDCI-RDA, il aura le prétexte qu'il a défendu le 30 novembre 2019 à Katiola: « Si ceux de ma génération (en parlant de Bédié et Gbagbo) se présentent, alors je serai candidat ».
Cette même situation confuse concerne la succession d'Amadou Gon Coulibaly à la primature. Elle est au centre des tractations bien avant son décès. Si le ministre d'État Hamed Bakayoko a assuré l'intérim durant les deux mois d'absence, des sources assurent que ni lui ni le secrétaire général de la présidence de la République, Patrick Achi, ne serait pressenti pour diriger le gouvernement.
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Comme en 1990 pour redresser l'économie ivoirienne après l'échec du plan Koumoué Koffi, c'est, soutient-on, un joker qui va être nommé pour débloquer la machine politique, après l'échec de la réconciliation nationale: Tidjane Thiam. Il a été reçu à l'Élysée et contrairement aux rumeurs pour faire diversion, ce n'était pas pour occuper Bercy, mais pour être briefé pour cette mission.
Avec des pouvoirs affirmés, c'est sous ses auspices de Premier ministre que les exilés rentreraient au pays, tous les prisonniers politiques, civils et militaires, recouvriraient la liberté et la CEI obtiendrait un nouveau toilettage. C'est donc une grande opération de sauvetage et de salut public pour des retrouvailles entre les Ivoiriens largement divisés. Car, si chacun va de son commentaire sur « On dit quoi!? », beaucoup n'ont pas écouté l'excellent morceau de Yodé et Siro baptisé « Asseyons-nous et discutons » pour sauver la Côte d'Ivoire du naufrage.