Guillaume Soro a accordé le 8 août 2020, une interview au JDD. L'ancien PAN a profité pour se prononcer sur la candidature de Ouattara.
Surnommé le « Che » dans sa jeunesse, Guillaume Soro, 48 ans, repart au combat. L'ancien Premier ministre de la Côte d'Ivoire, exclu de la liste pour le scrutin présidentiel du 31 octobre, attaque violemment son ancien allié, le président sortant Alassane Ouattara. Ce dernier, âgé de 78 ans, a annoncé vendredi qu'il se représentait pour un troisième mandat, lors de l'élection présidentielle du 31 octobre, déclenchant de vives critiques de la part de l'opposition et de la société civile. La constitution limite en effet à deux le nombre de mandats présidentiels.
Que pensez-vous de la candidature d'Alassane Ouattara à un troisième mandat présidentiel?
Il entraîne la Côte d'Ivoire dans un tunnel d'incertitudes, qui risque de l'atteindre également. Il viole la Constitution ivoirienne. Imaginerait-on le général de Gaulle changer l'article 6 de la Constitution de 1958, qui stipule que l'on ne peut être éligible au-delà de deux mandats? M. Ouattara a estimé que, sur les 25 millions d'habitants, personne n'était suffisamment apte à diriger le pays, ce qui est une insulte au peuple de Côte d'Ivoire, aux militants et aux responsables de son propre parti.
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Une déception politique et personnelle?
Il venait chez moi, on se connaissait très bien. En 1990, j'étais encore étudiant et, ensemble, nous nous sommes battus contre le parti unique et pour une alternance politique. Venant de quelqu'un qui a travaillé au Fonds monétaire international, vous comprenez mon ahurissement. Il a profité de l'auréole du FMI pour se glisser dans la peau du charmeur. Moi-même, j'ai été séduit par son CV. Je l'ai soutenu. Nous étions cinq camarades, quatre sont partis. Vous comprenez mon désarroi. J'ai honte. Son comportement caricature les Africains. Mais aussi les politiques. Quel Ivoirien va nous croire?
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Vous êtes candidat à l'élection présidentielle, mais vous avez été exclu de la liste électorale et vous ne pouvez pas rentrer en Côte d'Ivoire…
Je maintiens ma candidature parce que la Constitution me donne le droit de me présenter. J'ai la dictature contre moi mais le droit avec moi. Une parodie de procès a été organisée à mon encontre afin de me rayer de la présidentielle, mais la Cour africaine des droits de l'homme a cassé la décision du tribunal d'Abidjan. Je suis convaincu d'être en bonne position pour gagner cette élection…. LIRE AUSSI SUR JDD