3eme mandat de Ouattara: Selon le Ferro Bally, légalement, le combat est perdu pour le RHDP. Et Mgr Kutwa n'est qu'un bouc-émissaire.
Contre la parole donnée et les explications techniques du gouvernement et des experts, Alassane Ouattara est candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020. Pris de court par ce « cas de force majeure », le RHDP est à l'offensive.
Mais en panne d'arguments, il préche le faux pour contrer la campagne « Non à un 3è mandat ». Du chef de l'État au Premier ministre en passant par les porte-paroles du gouvernement et du parti au pouvoir, le RHDP cultive, à dessein, amalgame, manipulation et désinformation.
A tout seigneur tout honneur. C'est Ouattara qui a ouvert le bal. Le million de parrainages qu'il a annoncé à son investiture pour convaincre de sa popularité, n'a été que du bluff. Il n'a recueilli que 423.190 signatures.
C'est sur cette lancée de falsification des faits que Hamed Bakayoko et Tiémoko Sidi Touré conduisent une campagne de presse en soutenant une contre-vérité : Bédié et Gbagbo ont exercé, chacun, deux mandats présidentiels.
Cette menterie leur permet alors de défendre une thèse erronée: Ouattara brigue son premier mandat de la IIIè République. Aussi, se servent-ils des exemples de nouvelle constitution avec Abdoulaye Wade, au Sénégal et Alpha Condé, en Guinée.
Or, à la différence de ces deux cas où le quinquennat est passé respectivement au septennat et au sixtennat, le quinquennat en Côte d'Ivoire, une fois renouvelable de 2000, a été reconduit dans la constitution de 2016 de sorte qu'avec la continuité prévue à l'article 183 de la loi fondamentale, Ouattara est forclos pour un 3è mandat.
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Légalement, le combat est perdu pour le RHDP. Et Mgr Kutwa n'est qu'un bouc-émissaire. En affirmant, conformément à la mission de l'Église, que « la candidature de Ouattara n'est pas nécessaire », l'archevêque métropolitain d'Abidjan n'a fait qu'enfoncer une porte ouverte.
Mais la réaction agressive et désordonnée de Kobenan Kouassi Adjoumani donne le verdict: Ouattara va se servir, comme en 2015, du Conseil constitutionnel avec ses arguties juridiques pour effectuer un passage en force.