La mort de l'enfant Traore Aboubacar Sidiki a jeté l'émoi et l'effroi dans une société déjà bien anxieuse du fait de l'insécurité notamment dûe aux microbes. Ce fait de société, enlever les enfants pour en faire des sacrifices, n'est pas le premier du genre. Il est récurrent en Côte d'Ivoire.
Selon le Directeur général de la Police nationale : « Nos services ont enregistré de décembre 2014 au jeudi 22 janvier dernier, au total 21 cas d'enlèvement, parmi lesquels un seul enfant a été retrouvé vivant ». Il convient de préciser que certains corps d'enfants sans vie ont été retrouvés mutilés et leurs parties génitales emportées. D'autres ont été découverts vidés de leur sang ou même décapités.
Les points communs de ces enlèvements, sont les crimes rituels auxquels sont destinés ces enfants et le pouvoir financier et/ou politique qui en résulterait. Aussi, à travers cette activité, c'est un vaste marché lucratif de transaction sur les organes humains qui s'est établi. Tous ceci est un fait de société que nul n'ignore. Il fait partie de ces malheureuses pratiques connues chez nous, prisées sur le chemin de l'enrichissement et de l'élévation facile. Elles sont l'œuvre d'individus issus de toutes les catégories socio-professionnelles. Les brouteurs et des politiques étant les plus cités.
Face à cette violation du droit à la vie, il y a lieu de dégager les réponses aptes à stopper cette saignée. Il est de notoriété publique, que ceux qui sont au cœur de ce marché sont des « pseudos-sachants » des lois spirituelles et naturelles qui gouvernent notre monde. Les plus connus sont des marabouts, sinon il est su qu'en dehors de ces derniers, il y'a aussi des féticheurs et des « mystiques ». Disons simplement des charlatans, alchimistes des temps modernes qui prétendent changer le sang humain en or.
Enlèvements d'enfants sous le pouvoir Ouattara
Ce sont donc ces affabulateurs qui promettent à ces adeptes du moindre effort, le meilleur en une fraction de miracle. Il convient donc que l'état établisse des données précises sur ces différents groupes. Données sur leurs corporations, sur les personnes qui y exercent, notamment leurs lieux de résidence et d'exercice. Cela permettra de se faire une idée précise de la conformité de leurs pratiques avec les lois de la Républiques et d'avoir un fichier précis sur ces praticiens.
Il importe, en outre, de les organiser aux fins, au delà de la valeur cultuelle et religieuse que cela peut revêtir, de les responsabiliser vis-à-vis de la loi. Sur ces bases, apporter les actes d'autorités nécessaire pour anticiper toute déviance condamnable. Nous sommes au 21ème siècle et il n'est pas admis que des personnes exercent dans l'opacité totale vis-à-vis de la loi. Mettre ces activités de marabouts, de féticheurs etc, à la lumière de la loi, permet de ceinturer toute la racaille qui tourne autour de ce marché des organes.
Vous remarquerez qu'à ce jour, celui qui a tué Bouba a été arrêté et que le marabout, disons charlatan pour ne pas galvauder ce terme désignant un guide religieux en islam, et l'éventuel commanditaire sont jusque-là, introuvables. Ce regard de l'Etat sur ces groupes de métier, devrait être réalisé avec la contribution de la chambre des chefs et rois traditionnels et des religieux. Beaucoup d'entre nous, à la découverte du corps de Bouba, légitimement, ont vite fait d'indexer le laxisme des pouvoirs publics et de bonne guerre. Précisément parce qu'ils ont le devoir d'établir une sécurité optimale pour la population et particulièrement pour la petite enfance.
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Hélas, notre gouvernement aime à jouer le médecin après la mort. En plus, dans le but d'empêcher une manifestation populaire de ras le bol, dont il est manifestement frileux, le pouvoir Ouattara a tenté de minimiser la gravité de la situation. Ce que les Ivoiriens attendent de nos gouvernants, c'est de les protéger et de montrer un intérêt, même petit, à leurs souffrances. Un gouvernement qui est Charlie Hebdo et qui n'est pas Bouba, démontre si besoin est qu'il a plus intérêt à faire plaisir aux autorités françaises, qu'à son propre peuple. Certainement que la conservation du pouvoir, pour ce régime, est aussi à ce prix.
Le régime d'Abidjan en effet, continue de montrer ses limites face à toutes les sécurités notamment la sécurité civile. Il n'est pas sûr que les grosse firmes occidentales et les quartiers huppés qu'ils habitent (les autorités du pays), soient en si grande insécurité. Bravo au peuple de Côte d'Ivoire qui comprend que les Bouba en sursis, il y en a beaucoup et que seule son unité et sa détermination, telles qu'exprimées lors de la marche du samedi 3 mars, peuvent contraindre un régime enclin à faire plaisir à ses réseaux extérieurs, à tenir enfin compte de la sécurité de son peuple. Le droit à la vie est universel et promu par notre constitution. Halte aux assassinats. Rip Bouba !
Innocent Gnelbin,
Président 2IDé