Le Grand Nord de la Côte d'Ivoire contre Ouattara et favorable à Guillaume Soro. Info ou intox ? Une la révélation de Chris Yapi.
Alassane Ouattara a toujours considéré le nord comme son bastion inexpugnable, son fief électoral imprenable. C'est donc en toute logique qu'en ce début de campagne, il s'est rendu au nord, espérant des bains de foule mémorables. Il s'est rendu d'abord dans la région du Tchologo, où il espérait, au-delà des sacrifices de multiples bovins et caprins, rassurer ses parents du nord et leur dire toute sa sérénité. Et surtout, se positionner comme celui qui défendait leurs intérêts contre les autres régions de la Côte d'Ivoire. Mal lui en a pris.
Arrivé à Ferké, il a eu droit à un spectacle affligeant, loin de celui auquel il s'attendait. Point d'adultes pour l'accueillir, juste de pauvres écoliers à qui on a imposé le port de l'uniforme un samedi et forcé à se mettre débout au soleil pour l'acclamer. La population de Ferké, qui s'est tenue à distance de lui, a poussé des huées de désapprobation à son passage au niveau du marché central.
Elle ne lui pardonne pas d'avoir exilé son fils Guillaume Soro, d'en avoir exécuté quelques-uns et d'avoir fait emprisonner beaucoup d'autres. Humilié, c'est en toute logique qu'Alassane Dramane Ouattara a piqué une grosse colère contre son jeune frère Téné Birahima Ouattara, qu'il a traité d'incapable. Il lui a reproché de ne lui avoir pas dit toute la vérité sur la psychologie de « ses parents » senoufos et leur ressentiment à son égard.
Il s'est ensuite rendu à Kong, chez lui. Et c'est à Kong que le moment de vérité a éclaté. Il a dit à l'imam principal de Kong la grande inquiétude qui est la sienne par rapport à la tranquillité et à la stabilité de la Côte d'Ivoire, suite à cette élection présidentielle. Après une prière dans la mosquée historique de la commune, il s'est retrouvé en tête à tête avec l'imam. Il lui a remis dix millions de FCFA, comme pour acheter ses prières et sa loyauté.
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Il lui a demandé de prier spécialement pour la paix, la tranquillité et surtout pour le succès de son troisième mandat illégal. Pendant son séjour dans le Tchologo, malgré leurs inquiétudes évidentes, aucun de ses parents n'a osé lui dire que le chemin qu'il empruntait était dangereux, voire suicidaire.Il a ensuite pris le chemin pour le Denguélé, où il espérait un meilleur accueil.
Là aussi, la jeunesse lui a manifesté sa désaffection, par rapport au traitement inhumain qu'il inflige aux fils du nord et surtout le fait qu'il n'ait rien réalisé pour les populations du nord, qui ont sacrifié tant de leurs vies pour qu'il accède au pouvoir. Arrivée dans la ville, Alassane Ouattara a souhaité que le chef de Kabla vienne le saluer et lui présenter ses respects.
Les jeunes s'y sont fermement opposés, en prenant presqu'en otage le vieil homme pour l'empêcher d'effectuer ce déplacement, arguant que c'est plutôt à Alassane Ouattara d'aller vers le chef de Kabla pour lui présenter ses respects. Plusieurs pancartes ont été confectionnées et présentées à son passage dans lesquelles la jeunesse lui disait son désarroi et sa déception.
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Dans le Denguélé, le Président Ouattara est allé solliciter l'un des chefs spirituels de la région, en l'occurrence le marabout de Kelindjan, pour l'aider à réaliser son troisième mandat. Devant le vieil homme, Alassane Ouattara a argué que c'est lui qui est le protecteur des musulmans en Côte d'Ivoire et que s'il n'était pas président, les musulmans et les nordistes seraient victimes d'une chasse à l'homme et de vengeance ethnique. Il a joué sur la litanie ethno-religieuse qu'il ne cesse de répéter depuis son intention de briguer un troisième mandat.
Mais désormais, les fils du nord savent qu'il est un imposteur et ne se laissent pas duper par ses mensonges et ses boniments. Lui qui, plus qu'aucun chef d'État avant lui, a limogé, emprisonné, exilé et fait exécuter le plus de nordistes dans toute l'histoire de la Côte d'Ivoire. Son séjour dans le nord ivoirien, censé être son fief électoral, a été un échec cuisant.
C'est pourquoi, les médias d'État, que sont Fraternité Matin et la RTI, n'ont pas été en mesure de diffuser des images de foules joyeuses, enthousiastes qui l'acclament. Chris Yapi demande à ces médias qu'ils montrent les images où Alassane Ouattara est chaleureusement accueilli par « ses parents du nord ». De Ferké à Odienné, les nordistes sont restés plutôt de marbre.
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À Korhogo, là où sa tournée a débuté, les populations l'ont prié de libérer les 22 jeunes militants de GPS qui avaient été arbitrairement incarcérés à la prison civile de ladite ville, avec pour seul délit, le fait qu'ils soient militants du mouvement de Guillaume Soro. Il en a fait libérer une quinzaine pour faire bonne figure.
Mais, il a fait un mauvais calcul. Parmi les personnes arrêtées et qu'il maintient encore en détention, figure un des membres de la famille Nanguin, l'une des familles fondatrices de la ville de Korhogo. Le fait qu'il maintienne en prison l'un de leurs descendants a annulé tout le bénéfice politique qu'il escomptait tirer de ces libérations partielles. Les populations de Korhogo sont restées sur leur faim et trouvent inexplicable cette cruauté de celui qui se dit fils du nord et qui est, pourtant, si inhumain envers ses propres frères.
Désabusé par le boycott de ses propres parents, Alassane Ouattara a piqué une grosse colère contre son équipe de campagne. Il les a mis en garde contre tout échec de son meeting de Bouaké. C'est ainsi que des centaines de cars ont été mobilisés pour convoyer des milliers de personnes de toutes les régions de la Côte d'Ivoire pour les déverser à Bouaké, afin d'y servir comme figurants à ce meeting.
En réalité, échaudés par ce qui s'est passé au nord, Alassane Ouattara et son équipe n'ont voulu prendre aucun risque. Ils ont donc refusé les deux stades de Bouaké, de peur de ne pas pouvoir en faire le plein et se sont rabattus sur le quartier de Dar es Salam. Dar es Salam, comme chacun sait, est réputé être habité principalement par de nombreux ressortissants de la CEDEAO.
Plusieurs donc de ces étrangers ont été mobilisés, contre espèces sonnantes et trébuchantes, pour venir compléter les contingents déversés sur Bouaké par les cars. Mais qu'on ne s'y trompe pas : ces populations minées par la pauvreté entretenue par le RHDP, n'ont pas pu résister aux sommes mirobolantes que les hommes d'Alassane Ouattara leur promettaient en échange de quelques heures de présence au meeting.
Cependant, une chose est certaine : ces ressortissants de la CEDEAO qui ne votent pas, n'ont pas oublié que c'est Alassane Ouattara qui a causé leur malheur en Côte d'Ivoire avec l'instauration des cartes de séjour, qui ont fait tant de mal à ce pays.
Alassane Ouattara est aujourd'hui un homme perdu qui mène une campagne pathétique dont il sait qu'il ne pourrait sortir victorieux. Le désaveu essuyé au nord est un signe qui ne trompe pas. L'imposteur qui a essayé de diviser la Côte d'Ivoire en opposant le nord aux autres régions du pays, est arrivé en bout de course. Que les Ivoiriens ne s'y trompent pas.
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Ce ne sont pas les NORDISTES qui tuent leurs frères ivoiriens, mais bien le RHDP qui a formé, entraîné et payé les services de miliciens et de désœuvrés pour commettre des pogroms, des tueries sanglantes, dans l'unique but de confisquer le pouvoir d'État. La preuve, est que les meurtres commis à Dabou, Bonoua, Bouna, etc., sont uniquement l'œuvre de ces miliciens armés par Alassane Ouattara et transportés par des gbakas.
Ils sont généralement drogués et s'adonnent aux pires atrocités. Le NORD de la Côte d'Ivoire est aussi dans la désobéissance civile. Mais, il se trouve que les principales villes de cette région sont assiégées par l'armée, car Alassane Ouattara est convaincu que c'est la seule porte d'entrée de Guillaume Soro. Ce siège de l'armée n'a pas pu permettre aux populations de faire des manifestations gigantesques. Une telle humiliation est totalement inacceptable pour le président-candidat et son clan.
Cependant, des cartes d'électeurs ont été saisies et détruites par les populations du nord dans les régions du Tchologo, du Poro et de la Bagoué. Le 31 octobre s'annonce sous de mauvais auspices. Pourquoi un tel dictateur s'obstine-t-il à massacrer des populations innocentes juste pour l'orgasme du pouvoir ? Cela ne peut s'expliquer que par la maladie dont il souffre : le syndrome d'hubris.