Scandale à Abidjan: un homme de 72 ans victime d’un malaise cardiaque au tribunal évacué en prison au lieu de l’hôpital, Assalé Tiémoko interpelle le ministre des droits de l’homme

MACA Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan
MACA Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan © Crédit Photo DR

Assalé Tiémoko s'interroge le SAMU évacue maintenant les malades en situation d'urgence médicale en prison ? et interpelle le ministre des droits de l'homme.

Un homme de 72 ans, K.H, souffrant de problèmes cardiaques et portant un stimulateur, a été arrêté à son domicile par trois gendarmes tôt le matin.

Malgré son état de santé fragile et l'absence de ses médicaments, K.H a été conduit à la brigade de recherche puis déféré au parquet. C'est là, après des heures d'attente, qu'il a finalement été présenté à un juge d'instruction. Submergé par le stress, K.H a fait un malaise cardiaque dans le secrétariat du juge. N'ayant aucun médicament sur lui, la panique s'est emparée de ses proches.

Le SAMU appelé, mais pas pour les raisons attendues

Le SAMU a été appelé en urgence. Les enfants de K.H, pensant que leur père allait être évacué vers un centre de santé pour recevoir des soins adéquats, ont été déçus d'apprendre qu'il allait être placé en détention.

Malgré leur requête, le conducteur de l'ambulance a refusé de conduire K.H à la PISAM où se trouve son médecin traitant, affirmant avoir reçu l'ordre de le conduire à la MACA (Maison d'arrêt et de correction d').

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Assalé Tiémoko Antoine, journaliste d'investigation et député de la nation, présent sur les lieux, a suivi l'ambulance jusqu'à la MACA. Il s'indigne de cette situation inacceptable : « Comment est-il possible que le SAMU, censé évacuer les malades en urgence médicale, les conduise désormais en prison ? ».

L'élu appelle à un débat public sur cette question dans les jours ou les semaines à venir. Il s'agit d'une affaire qui soulève des questions importantes sur le respect des droits humains et le traitement des personnes fragiles par le système judiciaire.

Le récit d'Assalé Tiémoko Antoine

Il fait un malaise cardiaque? Envoyez-le à la Maca!

Ce vendredi 26 avril, très tôt le matin, trois gendarmes débarquent au domicile d'un homme, et procèdent à son arrestation.

Âgé de 72 ans, cardiaque portant un stimulateur, K.H, n'a pas le temps de prendre ses médicaments, il est immédiatement conduit à la brigade de recherche. Là, il apprend que c'est son locataire, un directeur de société, qu'il a fait expulser de son immeuble, en application de deux décisions de justice, qui est le plaignant et que c'est suite à un Soit Transmis du parquet, qu'il a été arrêté.

K.H verse, par l'intermédiaire du conseil juridique qui a fait exécuter les deux décisions de justice, les éléments aux enquêteurs, mais ces derniers ayant reçu un ordre, gardent K.H, dans leurs locaux.

Dans l'après-midi, l'affaire s'emballe. K. H est déféré au parquet où il est retenu pendant des heures, puis conduit devant un juge d'instruction. Il est alors 19 heures passées.

Là, dans le secrétariat du juge, K.H, submergé par le stress, fait un malaise cardiaque, il n'a aucun de ses médicaments sur lui. C'est la panique. Devant l'urgence, le Service d'Aide Médicale d'Urgence (SAMU), est appelé.

Quelques minutes plus tard, une ambulance du SAMU arrive. Les enfants de K.H, arrivés entre-temps au parquet, pensent alors que leur papa va être évacué dans un centre de santé, pour recevoir des soins d'urgence avant d'être, plus tard, si l'incarceration est . Que nenni.

K.H est placé sous mandat de dépôt, puis placé dans l'ambulance du SAMU. Ces enfants demandent au conducteur de l'ambulance de conduire leur papa à la PISAM où se trouve son médecin traitant.

Une réponse négative est opposée à cette requête, ordre ayant été donné de conduire le malade à la MACA, dans le SAMU.

Présent dans l'enceinte du palais de justice, les faits se déroulent sous mes yeux. Dans les minutes qui suivent, l'ambulance quitte le palais de justice, sirène de danger médical en marche.

Par réflexe journalistique mais aussi en tant qu' élu qui participe à la votation des lois appliquées par la justice, je décide de suivre l'ambulance en compagnie des enfants, jusqu'à la MACA, où nous arrivons autour de 20H30.

K.H est remis entre les mains des responsables de la prison, par le SAMU, lequel quitte les lieux, quelques minutes plus tard, sous mes yeux.

Comment il s'appelle déjà? Ministère de la Justice et des droits de l'homme ?

Le SAMU ( Service d'Aide Médicale d'Urgence) évacue maintenant les malade en situation d'urgence medicale en prison?

On fera ce débat dans les jours ou semaines qui viennent.

ASSALE TIÉMOKO ANTOINE

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