Attaque à Kafolo, drame à Anyama, aucun message du chef de l'Etat. Pour Boni Claverie, on a le sentiment qu'il n'y a plus de capitaine au gouvernail.
La Côte d'ivoire va mal dit une chanson. Nous, pour utiliser une autre image, nous dirons que le bateau prend l'eau de toutes parts. On a le sentiment qu'il n'y a plus de capitaine au gouvernail. L'armée grogne, 13 des leurs sont tombés à Kafolo. Mauvais équipements, faillite des services de renseignement ?
Et le Chef Suprême des Armées qui ne s'est pas encore adressé à ses soldats ni aux familles endeuillés. Comment ne pas comprendre que lorsqu'on parle d'attaques terroristes et à plus forte raison, d'attaques djihadistes, c'est toute la population qui prend peur car elle a en mémoire les morts mitraillés de Grand Bassam en 2016.
Et elle a beau tourner les yeux et les oreilles vers le Chef, le Père, celui qui peut rassurer à défaut de rassembler, seul le silence lui répond. Comment expliquer ce peu d'empathie. Rappelez-vous, Nahibly, ce nom de triste mémoire résonne encore à nos oreilles.
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Juillet 2012, une attaque surprise contre ce camp de déplacés sous protection onusienne fait entre 50 et 230 personnes massacrées. Aucune enquête judiciaire n'est venue jusqu'ici nous éclairer sur le nombre exact des tués. Le Chef de l'Etat assistait au même moment avec son épouse aux Jeux Olympiques à Londres et n'a pas interrompu son séjour alors que le peuple wè était dans la désolation.
Chaque jour, hélas, apporte son lot de malheur. En plus d'un covid 19 qui selon les chiffres officiels, contamine à la vitesse grand V sans aucune réaction particulière du gouvernement, tous les ans, des pluies diluviennes endeuillent les Ivoiriens et la récurrence de ce phénomène provoque colère et interrogations.
Éboulement meurtrier à Anyama, 16 morts, mauvaise gestion de la voirie, manque de canaux d'évacuation, urbanisation anarchique, effondrement d'immeubles. Il est vrai que ce sont aussi les ordures ménagères et les déchets plastiques qui bouchent les caniveaux et empêchent le ruissellement correct des eaux.
Oui, l'incivisme des populations est à dénoncer. Mais savez-vous que nous avons tous les instruments pour anticiper ces catastrophes et réduire ainsi les risques. Nous disposons d'une cartographie des zones d'habitat précaire établie par le BNTD ; l'Institut de Géographie Tropicale a évalué les risques d'éboulement même en ce qui concerne l'érosion côtière.
On dispose aussi de cartes de géo risques et des zones inondables pour un certain nombre de communes les plus exposées et la Sodexam fait son travail. Elle nous informe des prévisions météorologiques et des risques encourus. Mais rien n'y fait, chaque année, nous nous laissons surprendre comme si c'était un phénomène nouveau.
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On peut certes parler d'insuffisance de financement mais la Banque Mondiale vient d'octroyer à notre pays un appui de 315 millions de dollars pour prévenir les risques d'inondation et améliorer la gestion des déchets. Alors donnons-nous rendez-vous à l'année prochaine pour vérifier la bonne utilisation de cette enveloppe.
Que dire alors de ce qu'il se passe pour l'enrôlement ? Quel qualificatif utiliser ? Certainement, le Rhdp n'avait pas envisagé un seul instant que l'opposition allait appeler ses militants à s'enrôler massivement. Pour résister à cette déferlante, ils font tout pour bloquer les requérants.
Dossiers de certificats de nationalité qui s'accumulent dans les tribunaux et les sous-préfectures, nombre d'agents insuffisant dans les centres d'enrôlement, tablettes défaillantes. Expliquez-nous comment on peut envisager sérieusement d'enrôler sérieusement 5 300 000 personnes en 15 jours.
Pourquoi nous imposer cette contrainte de temps et ne pas rallonger sur une période conséquente les opérations d'enrôlement. Cette mesure aurait le mérite de tordre le coup aux défiances de l'opposition vis-à-vis d'une fraude massive en préparation. A l'étranger, la situation est scabreuse. Le Rhdp empêche carrément ceux qui ne sont pas des leurs à s'inscrire.
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Des vidéos enregistrées à Philadelphie et à Paris en témoignent comme celle d'un des Vice-président de l'Urd chargé de la diaspora en France qui nous alertés de ce scandale. Oui, notre pays va mal. Mais dans cette morosité, une voix s'est fait entendre. Nous avons entendu la voix d'un véritable homme d'Etat, celle d'Henri Konan Bédié qui n'hésite pas à reconnaître son erreur, à prendre ses responsabilités.
Et il nous invite à espérer, à croire que la paix, l'entente, l'amour de l'autre, l'amour du frère et le retour à des valeurs morales peuvent remplacer la haine, la force, l'égocentrisme et la gabegie. C'est pourquoi, l'Urd salue l'accord entre le Pdci et le Fpi, seul moyen pour l'opposition de reconquérir le pouvoir. En effet, c'est en s'alliant et en associant nos forces que l'on peut vaincre.
