A propos du parti unifié du rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Henri Konan Bédié, patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) joue à un double jeu dont ses militants, pour la plupart, n’ont pas connaissance. L’audience qu’il a accordée au ministre (PDCI) Siandou Fofana, quelques heures après l’hommage de Koun Fao, que ce dernier et tous les ministres PDCI avaient boycotté, en est une preuve. Bédié double jeu parti unifié.
Alors qu’il était le parrain de la cérémonie d’hommage à Henri Konan Bédié à Koun Fao, le 5 mai 2018, Siandou Fofana, ministre du Tourisme et délégué communal du PDCI de Port-Bouët, s’était désisté, à deux jours de l’événement. Selon des confidences dans son entourage, il avait sollicité auprès de Bédié, le report de cette rencontre, parce qu’il avait été « réquisitionné » par le premier ministre Amadou Gon Coulibaly, le même jour, à Abidjan.
Le « Sphinx de Daoukro » lui a alors dit qu’il n’était pas opposé à un report et lui a de ce fait, demandé d’harmoniser une nouvelle date avec le comité d’organisation. Pendant ce temps, il tenait un autre langage à ces derniers. « Le président (Bédié) a demandé que la cérémonie ait lieu. Peut-être qu’il y en a qui ont vu le président pour dire qu’il ne faut pas faire la cérémonie, mais en définitive, le président a demandé que la cérémonie ait lieu », a même précisé Maurice Kakou Guikahué, qui fait et dit tout haut ce que Bédié pense tout bas.
« Il est clair que Bédié adapte aujourd’hui son discours par rapport à l’interlocuteur. Il y a le langage qu’il tient à Alassane Ouattara et celui qu’il tient devant ses partisans »
De fait, les ministres et présidents d’institutions issus du PDCI avaient reçu des pressions, pour ne pas aller à cette cérémonie. En outre, certains amenés par le vice-président Daniel Kablan Duncan, qui n’étaient déjà pas présents au rendez-vous de Yamoussoukro, n’étaient pas disposés à se faire représenter, encore moins y aller.
Bédié double jeu parti unifié
Natif d’Agnibilékro, Siandou Fofana est un fils adoptif de Bédié, qui le couvre de sa protection depuis sa tendre jeunesse, quand il faisait ses études à Daoukro. Ne voulant pas brouiller ses relations et ses liens avec son protecteur, il s’est empressé d’aller voir ce dernier, au lendemain de la manifestation.
A lui, Bédié a encore réitéré son incompréhension quant à la volonté des organisateurs de maintenir la cérémonie au samedi 5 mai et l’a rassuré qu’il aura l’occasion de se racheter à une autre cérémonie d’hommage. « Il est clair que Bédié adapte aujourd’hui son discours par rapport à l’interlocuteur. Il y a le langage qu’il tient à Alassane Ouattara et celui qu’il tient devant ses partisans. Tout comme il y a le discours qu’il tient devant ceux qui sont contre le parti unifié comme Guikahué et les instructions qu’il donne à ceux qui sont favorables au parti unifié comme Kobenan Kouassi Adjoumani », confie un proche du président du PDCI.
Elvire Ahonon
https://www.yeclo.com/conference-de-veronique-aka-a-paris-5-mai-2018/