ACTUALITES COTONOU, 18 novembre 2020 (Yeclo avec Xinhua) — Le gouvernement béninois a placé les biens culturels, œuvres importantes et symboliques reflétant l'histoire de la puissance traditionnelle des royautés du pays, au cœur de la coopération au développement, a affirmé mercredi le ministre béninois du Tourisme, de la Culture et des Arts, Babalola Jean-Michel H. Abimbola.
Dans un entretien accordé à Xinhua, ce même jour à Cotonou, au lendemain des travaux du Comité ad hoc de mise en œuvre du Programme du travail commun entre le Bénin et la France, dans le cadre de la restitution des objets royaux d'Abomey, emportés par l'armée française lors de la conquête de novembre 1892, le ministre Abimbola a estimé qu'en innovant sur ce registre de partenariat mondial pour le développement, le Bénin a voulu ouvrir une nouvelle ère, non seulement pour la restitution de ses biens culturels, mais aussi pour un positionnement de son patrimoine culturel comme pierre angulaire de son économie culturelle.
« Il n'est plus un doute qu'en quatre ans de mise en œuvre du Programme d'actions du Gouvernement (PAG), notre pays a clairement affiché sa détermination à s'appuyer sur son patrimoine culturel pour faire du tourisme une filière de développement économique créatrice de richesses et d'emplois et un outil de rayonnement du Bénin à l'international », a-t-il souligné.
Cependant, il a estimé que le Bénin ne peut valablement se mettre dans cette dynamique de révélation de sa richesse culturelle et y arriver pendant qu'une importante partie de ses trésors royaux se trouve à l'étranger.
« La restitution, le partage et la circulation des biens culturels sont désormais, pour le Bénin, un facteur de lutte contre la pauvreté, un facteur de création d'emplois et de richesses, un outil de développement socio-économique, toute chose qui relève des objectifs de l'aide au développement et de la coopération », a-t-il déclaré, en citant le président béninois Patrice Talon.
Dans une récente déclaration à la radio publique béninoise, le président du Comité adhoc de la coopération muséale et patrimoniale, Nouréini Tidjani-Serpos, a indiqué que les 26 objets royaux d'Abomey, emportés par l'armée française lors de la conquête de novembre 1892, doivent être remis aux autorités béninoises d'ici un an au plus grand tard.
« Les dispositions de la loi relative à la restitution de biens culturels au Bénin et au Sénégal, adoptée à l'unanimité par le parlement français et approuvée par le Sénat, permettent de restituer à ces deux pays du continent africain, plusieurs œuvres d'art conservées au musée du Quai Branly-Jacques Chirac et au musée de l'armée, d'ici un an au maximum, suivant l'entrée en vigueur de la loi », a-t-il déclaré.
Cet ancien sous-directeur général Afrique Francophone de l'UNESCO, a estimé que l'adoption de cette loi est nécessaire à partir du moment où ces œuvres déjà inscrites dans le patrimoine du trésor français, ne peuvent être rendue que si le parlement et le Sénat n'approuvent un texte législatif spécial permettant de les sortir du trésor français.
« Avec l'adoption de cette loi par l'Assemblée nationale et le Sénat français, il nous appartient maintenant de faire le nécessaire pour que ces œuvres reviennent au Bénin », a-t-il souligné, indiquant qu'actuellement, le Bénin est en train de construire un musée spécial à Abomey pour que les œuvres puissent être déposés.
En effet, a-t-on rappelé, le 26 août 2016, le Bénin a officiellement porté devant la République française, une requête visant la restitution des biens culturels issus du patrimoine national et d'une valeur historique, spirituelle et culturelle inestimable et participent de son identité, et se trouvant dans plusieurs musées (Musée de l'Homme, musée de Quai Branly) et dans les collections privées de la France. Fin