Qui est le Contre-Amiral Lamine Fadika ?

Bio – Cv : Devenu Contre-Amiral en mars 1993, Lamine Fadika, devient en juillet 1967, le premier officier ivoirien de la Marine Nationale.

Né le 22 août 1942 à Man, dans le grand Ouest, ce Mahouka de Touba, Mandé du Sud, est donc à cheval entre deux sphères culturelles nationales. La Côte d'Ivoire le découvre lorsque, frêle capitaine, il dirige le défilé militaire le jour de l'indépendance, devant Houphouët-Boigny.

Devenu Contre-Amiral en mars 1993, obtient son baccalauréat Mathématiques élémentaires en Juin 1962 au . En juillet 1967, il devient le premier officier ivoirien de la Marine Nationale. En mai 1975, ses réflexions en qualité de président fondateur de la Conférence Ministérielle des Etats de l'Afrique de l'Ouest et du Centre ont conduit à l'acceptation du concept du nouvel ordre mondial maritime. Un exemple à suivre que nous découvrons.

A l'obtention de son diplôme du baccalauréat, Lamine Fadika, alors jeune élève, a un vif intérêt pour la construction. Il veut être Ingénieur des ponts et chaussées. Un homme crée le déclic, il s'agit de Jean Millier, ministre des travaux publics de Côte d'Ivoire, concepteur du pont Félix Houphouët- Boigny, qui, à travers l'aisance de ses explications lors de l'inauguration de cet édifice, va impressionner le jeune élève du Collège d'Orientation du Plateau. Dans les années « 60 », Lamine Fadika, alors orienté au Lycée Classique d'Abidjan, à l'invitation du fils du Général de Gaulle, ira visiter avec ses camarades de lycée, des Escorteurs d'une Escadre de la Marine Française en escale à Abidjan. Cette visite, suivie d'une sortie en mer, va tellement marquer Lamine Fadika, qu'il va changer de vision et s'orienter après l'obtention du diplôme du baccalauréat, vers des études menant à l'exercice de ce métier qu'il décrit lui-même comme « un métier d'homme, d'ingénieur et de commandement ».

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De 1962 à 1963, pendant ses vacances en hexagone, Lamine Fadika s'intéresse au couvent de la Tourette appartenant à des religieux dominicains (ordre religieux catholique). Cet édifice, situé près de Lyon, ainsi que la Chapelle de Ronchamp (Notre-Dame-du-haut) non loin de Belfort, ont été construits par l'architecte français Le Corbusier. Le concours « Zellidja » est lancé à l'initiative de l'Académie Française et du ministère français de l'éducation nationale. Lamine Fadika y participe. Ouvert à toutes les religions et toutes les sagesses, la chapelle et le couvent feront l'objet de son étude axée sur le thème : « Le Corbusier et l'Architecture Moderne du sacré ». Lamine Fadika séjournera d'abord dans une auberge de jeunesse de Belfort, effectuant chaque jour à vélo, le trajet Belfort-Ronchamp et retour, pour les besoins de ses visites de terrain. Il fera ce trajet pendant trois semaines avant d'entrer en totale immersion dans le quotidien des dominicains qui lui ouvrent les portes de leur couvent. Il apprendra la photographie, le mode de vie monacal et découvrira comment l'architecture traduit le religieux. Cette « belle expérience » lui permettra d'obtenir le premier prix à ce grand concours. Comment ne pas être admiratif devant une telle polyvalence ?

Le jeune Lamine Fadika aime le Commandement, il poursuit donc ses études et est admis en 1964 au concours d'entrée à l'Ecole Navale française de Brest où il obtient un diplôme d'ingénieur. En 1967, après l'expérience unique du tour du monde sur le Navire – Ecole « Jeanne d'Arc » de la Marine Française, il devient le premier Officier de Marine ivoirien puis, Commandant en août 1970, de la Marine Nationale. De 1973 à 1974 il est élève à l'Ecole Supérieure de guerre navale de Paris. Sa formation dans cette école sera sanctionnée par l'obtention du Brevet d'Etudes Militaires Supérieures.

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Entre temps, le père fondateur de la nation ivoirienne pense à l'évolution maritime pour son pays. Il a une vision car pour lui, « la voie de notre libération économique passe par la mer ». Cette vision, Lamine Fadika la partage. Il est aussi convaincu comme le Président , que « la mer n'est pas un domaine pour amateur ». D'où l'impératif d'une solide formation. Il se rend compte en effet, que la formation maritime existante à cette époque chez nous n'embrasse pas tous les aspects du métier. Alors, il soumet au Président de la République son projet de mettre en place « un centre d'expertise où s'accumulent et s'acquièrent des connaissances, des savoirs et des savoir-faire de très haut niveau liés au monde maritime dans tous ses compartiments » et qui permettra aux africains d'être formés à tous les corps de métiers existants dans le secteur maritime. Quelque chose d'inédit à cette époque. Cette idée qui a germé dans l'esprit du Commandant d'alors prendra forme et naîtra grâce à l'initiative du Président Houphouët-Boigny à son adhésion effective et à celle des chefs d'Etats africains, avec l'aide de l', de la et du Japon. Ainsi, en 1987, l'actuelle Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer () voit le jour !

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En faisant un retour sur le parcours qu'a connu le fruit de la vision du premier Chef d'Etat ivoirien, le Contre-Amiral se dit fier de la gestion qu'en ont fait les héritiers. Il recommande donc que le cap de la formation de haut niveau soit maintenu car « la mer est un enjeu mondial et une chose très sérieuse…».

Written by Colombe Blanche

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