Blanche Essoh-Abanet: Qui est la magistrate qui traque la mafia italienne en Côte d’Ivoire

Les saisies de drogue sont récurrentes en Côte d’Ivoire où deux tonnes de cocaïne ont été saisies les 15 et 21 avril à Abidjan et à San Pedro, le dossier suivi de près par la présidence ivoirienne a été confié à la Magistrate hors hiérarchie Blanche Essoh-Abanet.

«L’enquête s’est soldée par la saisie de deux tonnes et cinquante-sept (2057) kilogrammes de cocaïne et l’interpellation de neuf (9) individus suspects dont deux (2) ont déjà été déférés devant les juridictions compétentes », a indiqué un communiqué rendu public par la Police ivoirienne.

Un coup de filet qui s’est également soldé par l’arrestation fin mai et la mise en examen d’une poignée de figures influentes de la Grande Loge de Côte d’Ivoire (GLCI) placent le grand maître Sylvère Koyo dans une situation délicate. 

A la mi-mars dernier, les agents de douanes ont mis la main sur plus d’une demi- tonne de cannabis dans un véhicule de transport à Abidjan.

Un mois plus tôt, 400 plaquettes de cannabis d’un poids total de 324 kg, ont été saisies à Adiaké.

En 2021, les gendarmes avaient mis la main sur une 1,56 tonne de cocaïne en provenance d’Amérique latine.

Un an plus tôt, plus de 400 kg de cocaïne avaient été saisis dans les eaux territoriales ivoiriennes, à bord d’un navire marchand, en provenance du Brésil.

Plusieurs hommes d’affaires en vue à Abidjan ont en effet été interpellés, mis en examen et placés en détention provisoire, malgré les discrètes interventions en leur faveur de certains politiques et magistrats haut placés. Comme l’a rappelé Richard Adou dans un
communiqué, ils béné!cient tous de la présomption d’innocence.
Les enquêteurs ont réussi à retracer le parcours de la cocaïne depuis l’Amérique Latine, jusqu’à son transit par Abidjan ou San Pedro. Elle est ensuite redistribuée en petits lots avant d’être transportée jusqu’aux déserts malien ou nigérien avec le soutien des groupes
jihadistes, puis récupérée par voie aérienne.

Qui est la juge Yanny Milie Blanche Essoh-Abanet?

Ce dossier est instruit par les services du procureur Richard Adou du tribunal d’Abidjan-Plateau, ainsi que par ceux de Blanche Essoh-Abanet, juge et présidente du Pôle pénal économique et financier, associés à plusieurs officiers des forces de sécurité. 

Chargé de lutter contre le blanchiment des capitaux, la criminalité transfrontalière et le financement du terrorisme,  le Pôle pénal économique et financier est dirigé par une juge: Blanche Essoh-Abanet

Mandatée par le Président Alassane Ouattara, cette dame de fer a déjà donné des insomnies à plusieurs directeurs généraux des entreprises publiques ivoiriennes.

L’institution confiée à Blanche Essoh-Abanet, entourée d’une équipe de magistrats tous formés à la traque des biens mal acquis, à Génève et Dakar, ne veut laisser aucune chance à la corruption, les infractions assimilées et l’enrichissement illicite comme le trafic de drogue.

En effet, Alassane Ouattara a installé ce dispositif de lutte contre la corruption, sur insistance des partenaires au développement, en faisant voter la loi n° 2016-992 du 14 novembre 2016 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux en Côte d’Ivoire.

Pour le gouvernement ivoirien, le Pôle pénal économique et financier s’intègre adéquatement à l’appareil judiciaire en matière de répression économique relevant de sa compétence. « Le Ppef est donc un nouvel outil dans le dispositif répressif judiciaire qui a, en quelques mois, fait la preuve de sa capacité à répondre à l’attente de l’État en matière de lutte contre les grandes infractions financières. Il a permis de conduire « 352 procédures dont 156 ont déjà fait l’objet de jugement ; 60 biens mobiliers et immobiliers ont été également saisis et confisqués pour certains au profit de l’État de Côte d’Ivoire et ont permis de capturer un montant cumulé de 5 milliards de FCfa au titre des fonds saisis », indiquait Sansan Kambilé, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Libertés publiques, fin décembre 2021.

Written by Tristan Sahi

Conseil des ministres ivoirien du 8 juin 2022 : compte rendu, ce qu’il faut retenir

Financement PND 2021-2025: plus de 9 000 milliards FCFA à mobiliser selon Kaba Nialé