A Bouna, les orpailleurs clandestins « font rien » avec coronavirus

Dans le département de Bouna, les orpailleurs clandestins semblent coupé de l'actualité au point de ne rien savoir de l'existence du coronavirus covid-19.

Que savent les orpailleurs clandestins du () ? Rien apparemment. Car depuis l'avènement de la maladie à coronavirus en Côte d'Ivoire, des campagnes de sensibilisation de masse ont été lancées à l'endroit des populations pour se prémunir de la pandémie. Cependant, des couches socio-professionnelles restent coupées de l'actualité et c'est bien le cas des orpailleurs exerçant dans la zone comprise entre les localités de Léomidouo et Piaye, une zone située à près de 90 km au Sud-Est de .

Ces sites autorisés sont animés par de centaines de personnes en majorité ressortissants de pays voisins. Parmi ceux-ci, l'on dénombre des orpailleurs, des commerçants, des prostituées et bien d'autres qui vivent sur ces lieux sous des tentes et baraques. ”Nous dormons ici, on fait tout ici, il est très rare qu'on parte en ville à Bouna”,souligne Ouédraogo Ahmed, boutiquier sur un site.

Il n'est pas également rare de voir tous ces individus s'attrouper autour d'une causerie pendant les heures perdues et se saluer chaleureusement, en se serrant les mains, ignorant la menace du coronavirus qui devient de plus en plus inquiétante.

Selon un ouvrier travaillant sur l'un de ces sites, Sawadogo Souleymane, l'une des raisons qui expliquent l'ignorance qu'ils ont de la maladie demeure l'absence de moyens d'information en ces lieux à savoir la télé, le radio et Internet.

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Des moyens auxquels ils n'accordent pas d'intérêts particuliers du fait qu'ils sont en grande partie illettrés et surtout du fait qu'il passent le maximum de leur temps dans les galeries, préoccupés à chercher de l'or. ”Quand on sort des trous après de longues heures de travail, on est fatigué et on ne peut que dormir. Sincèrement, nous ne savons pas grand chose de l'actualité”, déclare-t-il.

Face à la menace d'une possible contamination qui pourrait partir de ces individus, le sous-préfet de la circonscription, Goué Gué Marcel, a entrepris le 26 mars sur ces sites, une tournée de sensibilisation sur le coronavirus.

Sa délégation composée des forces de l'ordre, d'agents du ministère de la Santé et de l'Hygiène publique et de la direction départementale des Mines et de la Géologie de Bouna, les a donc informs sur la gravité de maladie, son mode de transmission et les mesures sanitaires prises par le Conseil national de Sécurité (), notamment la question des attroupements et le lavage des mains.

”Merci chères autorités pour ce message important. Dès à présent, nous allons appliquer à la lettre toutes ces mesures pour nous protéger et protéger les autres”, rassure sur place Ouattara Yaya, responsable d'un site visité par le sous-préfet et sa délégation.

À ce jour, aucun cas de coronavirus n'a été signalé dans la , dans le Nord-Est ivoirien.

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Written by Hind Talha

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