Que doit faire l'Opposition ivoirienne maintenant qu'elle a appelé à un « boycott actif » de la présidentielle en Côte d'Ivoire ?
Le samedi 10 octobre dernier, l'opposition ivoirienne dans toutes ses composantes, a fait une démonstration de force au stade Houphouët-Boigny, en dépit des entraves et des tracasseries des forces de l'ordre. Des messages forts ont été lancés, et la détermination de sortir le pays de la déprime le disputait à la ferme volonté de faire barrage à la forfaiture en préparation.
Les revendications sont connues. Entre autres :
– Le retrait de la candidature anticonstitutionnelle du président sortant
– La recomposition de la Commission Electorale Indépendante (CEI)
– L'audit de la liste électorale- Le report des élections
– Etc.
Cette première activité réussie, l'opposition doit désormais passer à une autre étape. Laisser la situation en l'état, marquer un temps d'arrêt, ne fera que donner du répit et effriter la détermination du peuple. C'est pourquoi tout en interpellant « la communauté internationale », l'opposition ivoirienne doit se faire à l'idée que celle-ci ne viendra pas mener la lutte à sa place. Le modus operendi de la « communauté internationale » est connue.
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Elle est prompte à faire un jugement à la « Ponce Pilate » et s'aligne toujours sur la position dominante. Il serait donc illusoire pour l'opposition à ce stade de la lutte, de prendre cette communauté internationale à témoin si le rapport de force n'est pas à son avantage.
Les actions de lutte se doivent d'être intensifiées et revêtir plus que jamais un caractère continu. Au stade actuel de la lutte, laisser la diplomatie prendre le pas sur la continuation de la lutte, c'est diluer la victoire du peuple et remettre les manettes de l'opération à des puissances dont l'agenda et les objectifs ne coïncident toujours pas avec ceux du peuple ivoirien.
Dans ce cas de figure, on serait alors en face d'une foire aux calculs pour arriver à des compromis « satisfaisants » pour l'opposition, pour le pouvoir et surtout pour la France dont le regard ne s'est jamais détourné de ses énormes intérêts présents sur le sol ivoirien.
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En dépit de sa position feinte de neutralité et de non-ingérence, elle ne s'est jamais départie de sa volonté de placer toujours un homme à elle à la tête de notre pays. Les ivoiriens doivent intérioriser ce fait et orienter la lutte en conséquence, si tant est que l'opposition dans toutes ses composantes a pour souci de prendre en main la destinée de la Côte d'Ivoire, et ne pas travailler sous la dictée d'une quelconque grande puissance.
Il faut s'attendre les jours à venir, à voir la diplomatie française dérouler son agenda caché dans des négociations entre l'opposition et le pouvoir et in fine, mettre en avant l'homme qu'il aimerait voir conduire la destinée de la Côte d'Ivoire. On serait alors tombé de Charybde en Scylla. On aura fait un long détour pour se retrouver à la case départ.
L'opposition ivoirienne et particulièrement le Front Populaire Ivoirien (FPI), doit se souvenir de l'épopée des pourparlers de Marcoussis et de Kléber. Sous le prétexte de trouver une solution à un conflit crée par une rébellion qu'elle a soutenue et entretenue, la France, avec son ministre des Affaires Etrangères de l'époque, le sulfureux Dominique de Villepin et sa douteuse diplomatie du mouvement, a manœuvré pour être le régulateur de la vie politique en Côte d'Ivoire, à une période où elle avait presque perdu la main en Côte d'Ivoire.
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C'est le danger qui guette l'opposition ivoirienne si elle se met dans une position attentiste et place toute sa confiance à la diplomatie et à « la communauté internationale » pour trouver une solution aux problèmes politiques actuels de la Côte d'Ivoire.
Le temps est de maintenir la flamme de la lutte allumée tout en surveillant la diplomatie afin que le peuple n'obtienne pas une victoire à la Pyrrhus. Il y a eu un matin, il y aura un soir. Mais soyez sans crainte, l'ivraie sera séparée du vrai…
