Ces présidents africains qui ont quitté le pouvoir depuis 2011. Sur dix dirigeants, sept ont été renversés sous la pression populaire, deux ne se sont pas représentés, et un a été défait dans les urnes.
Janvier 2011 : la chute de Ben Ali en Tunisie
La révolution tunisienne est le fer de lance des printemps arabes qui a abouti à la chute de Zine el-Abidine Ben Ali au pouvoir depuis 1987, mais aussi à celle de plusieurs dictateurs dans le monde arabe. Ben Ali s'exile en Arabie Saoudite, le 14 janvier 2011.
Février 2011 : renversement de Moubarak en Égypte
Dans le sillage de la révolution tunisienne, des mobilisations débutent le 25 janvier 2011 en Égypte dirigée d'une main de fer par le président Hosni Moubarak au pouvoir depuis 1981. En quelques jours, la contestation contre les inégalités et la corruption au sommet de l'État grandit. Acculé devant plusieurs milliers de personnes qui manifestent place Tahrir, le président Moubarak jette l'éponge après une répression sanglante.
Octobre 2011 : fin de règne de Kadhafi en Libye
Au pouvoir depuis 1969, Mouammar Kadhafi comptabilisait le plus grand nombre d'années de règne dans le monde arabe, mais aussi en Afrique. La révolution libyenne démarre le 15 février 2011 par des mouvements de protestations. Les populations réclament plus de libertés et de démocratie, et aussi une meilleure répartition des richesses du pays dont la principale est le pétrole. Capturé et lynché par la foule, Kadhafi meurt en octobre 2011 à Syrte.
Octobre 2014 : chute de Compaoré au Burkina-Faso
Blaise Compaoré accède au pouvoir en 1987 à la suite d'un coup d'État militaire contre son ami Thomas Sankara. En 2014, dans la perspective d'un cinquième mandat lors de la présidentielle de 2015, Blaise Compaoré tente une seconde fois de réviser la Constitution pour faire sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats. Des manifestations éclatent dans les grandes villes du pays ainsi que dans la capitale Ouagadougou. Le 31 octobre, Blaise Compaoré démissionne et est exfiltré par la France vers la Côte d'Ivoire où il est accueilli par Alassane Ouattara.
Janvier 2017 : défaite dans les urnes de Yahya Jammeh en Gambie
Après vingt-deux ans au pouvoir, Yahya Jammeh est battu le 1er décembre dans les urnes par l'opposant Adama Barrow, alors qu'il se représente pour un cinquième mandat. Lâché par son armée, Yahya Jammeh accepte finalement de quitter le pouvoir.
Août 2017 : José Eduardo Dos Santos prend sa retraite en Angola
José Eduardo Dos Santos dirige le pays avec poigne, dans un contexte de guerre civile entre l'armée et les rebelles de l'Unita qui ne reconnaissent pas la légitimité du président angolais. Dos Santos quitte le pouvoir après trente-huit ans de règne à l'âge de 75 ans.
Novembre 2017 : Robert Mugabe renversé au Zimbabwe
À 93 ans, Robert Mugabe était, en 2017, le plus vieux chef d'État en exercice. Le 21 novembre 2017, le vieux président démissionne après trente ans passés au pouvoir, alors qu'une procédure de destitution est entamée à son encontre.
Décembre 2018 : Joseph Kabila cède le pouvoir en RD Congo
Joseph Kabila succède très jeune (29 ans) en 2001 à son père, Laurent-Désiré Kabila, brutalement assassiné par son garde du corps. Sous les pressions diplomatiques. Kabila ne se représente pas à la présidentielle de 2018. Après dix-sept ans de pouvoir, Joseph Kabila cède le fauteuil présidentiel.
Avril 2019 : malade, Abdelaziz Bouteflika démissionne sous la pression de la rue en Algérie
Malgré un accident vasculaire survenu en 2013 et qui a affecté sa mobilité et son élocution, Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, indique vouloir se représenter à l'élection présidentielle prévue en avril 2019, pour un cinquième mandat. L'annonce de sa candidature pousse pendant plusieurs semaines des milliers d'Algériens dans les rues d'Alger et de plusieurs grandes villes du pays. Abdelaziz Bouteflika démissionne le 2 avril, après vingt ans au pouvoir.
Avril 2019 : Omar el-Béchir est lâché par l'armée après 30 ans au pouvoir
En février 2019, il décrète l'état d'urgence et limoge le gouvernement. En avril, les contestations reprennent de plus belle. Mais Omar el-Béchir, qui est sous le coup d'un mandat d'arrêt international de la CPI pour des crimes commis au Darfour, est lâché par l'armée. Le chef de l'État est contraint à la démission le 11 avril.