Nouvelle loi sur la CEI. Pourquoi le RHDP se refuse-t-il à responsabiliser cette Commission en lui accordant une indépendance réelle.
Comment se fait-il que dans la plupart des cas, les élections en Afrique se caractérisent par de nombreux dysfonctionnements, des pratiques frauduleuses, des impostures et parfois même par du banditisme électoral alors que 60 ans après nos indépendances, elles devraient être l'expression d'un pluralisme avéré avec in fine une acceptation des résultats électoraux par l'ensemble des acteurs politiques.
On en est loin et la Côte d'ivoire est devenue un cas d'école depuis la crise post-électorale de 2011.
N'aurait-on rien retenu de ce qui a été une déflagration pour notre pays avec son lot de douleurs, de déchirements et de souffrances. Dans un an exactement, nous allons rentrer dans un nouveau cycle électoral et la nouvelle loi sur la CEI, votée par un Rhdp majoritaire à l'Assemblée nationale reproduit les mêmes erreurs, balayant sans aucun complexe tous les amendements proposés par l'opposition. Or, ces amendements sont la somme d'une réflexion menée par l'ensemble de l'opposition depuis 2019 et tendent tous à améliorer la désignation légitime des dirigeants politiques du niveau municipal à celui de candidat à l'élection présidentielle.
La CEDEAO, il est bon de le rappeler, stipule dans son Protocole additionnel que les organes chargés des élections doivent être indépendants et/ou neutres et avoir la confiance des acteurs et protagonistes de la vie politique. Le mot clef est lâché : « la confiance ». Quelle confiance peut-on donner à une Commission ni neutre ni indépendante mais qui apparaît plutôt comme étant un centre de luttes d'accaparation du pouvoir avec 13 membres pour le parti majoritaire et 5 pour l'opposition « supposée ». D'où une suspicion légitime sur l'organisation électorale par une CEI aux ordres.
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Cette institution n'est ,en effet, pas maître de son budget et dépend donc du bon vouloir du prince soit que ses ressources sont revues à la baisse ou mises à sa disposition d'une manière tardive ce qui compromet la bonne conduite du processus notamment la révision annuelle de la liste électorale qui jusqu'ici ne s'est jamais effectuée dans les temps impartis.
Pourquoi le Rhdp se refuse-t-il à responsabiliser cette Commission en lui accordant son autonomie financière et une indépendance réelle qui la rendrait entièrement comptable de la qualité de sa gestion. En s'arcboutant sur des privilèges que le Dialogue politique a dénoncés, le pouvoir prend des risques.
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Les processus électoraux en Afrique sont-ils condamnés à n'être que des vecteurs d'instabilité, de fraudes et de violences. Le mirage tient déjà dans le vocabulaire électoral. Tout le monde s'accorde à vouloir des élections « libres, démocratiques, transparentes et crédibles ». Or, la pratique politique semble bien éloignée des normes d'une élection concurrentielle. Même les agents de l'Etat deviennent des agents électoraux des partis au pouvoir. N'y aurait-il aucune perspective d'autonomisation de l'administration publique vis-à-vis du pouvoir exécutif ?
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Le rôle d'une Commission en charge des élections est d'être soit le garant de pratiques démocratiques soit celui d'un régime autoritaire qui viole les règles.
Il est temps que notre continent sorte de ces spirales traumatisantes pour aborder les rives où une élection s'effectuera dans un contexte de saine compétition et de libre choix.
Présidente de l'Urd.