Danièle Boni-Claverie, Présidente de l'URD, donne sa position sur les propos d'Adou Richard relative au boycott de la présidentielle ivoirienne de 2020.
Naïvement, j'ai cru que ces versets de la Bible pouvaient s'appliquer à la Côte d'Ivoire. Après la nuit dans laquelle nous a plongés le 3ème mandat, celle-ci commençait à s'estomper peu à peu non par oubli mais plutôt dans un souci de real politique et le récent climat apaisé pouvait nous faire croire que nous nous acheminions vers une concordance minimale de tous nos désaccords au nom de l'intérêt de la nation et pour répondre aux attentes de nos compatriotes. Les Ivoiriens ont soif de paix et n'aspirent qu'à une chose, que l'on s'occupe d'eux, de leurs problèmes quotidiens de santé, de transport, de cherté de la vie, au-delà des ponts, des infrastructures routières, des constructions d'immeubles de luxe et d'hôtels 5 étoiles que je ne dénigre pas mais qui sont l'arbre qui cache la forêt.
Les déclarations de M. le Procureur Adou sont inopportunes mais elles ont le mérite de sonner aux oreilles de l'opposition comme des avertissements qu'il nous faut décrypter.
Le dialogue politique est reporté sine die et cela ne serait imputable qu'à l'opposition ! Dans sa magnanimité, le gouvernement donne une chance inespérée aux retardataires. Or, l'opposition n'a pas jugé utile de se retrouver avant la date de l'ouverture du Dialogue politique, tout simplement parce que ses propositions sont communes et cette identité de vue est une réalité depuis 2019.
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Faut-il voir dans les propos tranchants de M. Le Procureur de la République un durcissement du pouvoir qui n'entend pas se laisser déborder par une opposition qui retrouverait un langage unique pour défendre ses prises de position. Et la séparation des pouvoirs, nous dira-ton ? J'entends bien mais nous sommes en Côte d'Ivoire, un pays que les Etats-Unis ont pris soin de ne pas inviter au sommet Etats-Unis/ Afrique du 10 décembre 2021 pour déficit démocratique et « dérive autocratique ».
Nous venons de faire un bond en arrière qui nous ramène au temps de la méfiance, des frustrations et de la justice des vainqueurs.
Une seule victime, le Rhdp, un seul coupable, la méchante opposition en oubliant délibérément la cause de la désobéissance civile qui a été la réponse à un acte anticonstitutionnel, celui du 3ème mandat. Quid des microbes et autres gnambros utilisés comme forces supplétives ? Quid des auteurs de meurtres comme ceux responsables de la décapitation du jeune Koffi Toussaint qui, horreur des horreurs, ont osé jouer au football avec sa tête ? Si les meurtriers sont vraiment arrêtés, pourquoi ne pas les présenter à la population ?
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Il est inconvenant d'avoir cité les noms de hautes personnalités alors que les enquêtes se poursuivent. N'est-on pas supposé innocent tant que la preuve de la culpabilité n'est pas faite ?
Rien ne pourra dissuader l'opposition d'aller et de participer au Dialogue politique non pour obtenir des strapontins dans un gouvernement d'ouverture comme cela se murmure mais pour éviter à notre pays de nouvelles crises. « La paix, ce n'est pas seulement de mettre fin aux guerres mais aussi à tous les autres facteurs qui menacent cette paix, la discrimination, l'inégalité, la pauvreté ». Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix, enfermée dans les geôles birmanes par le gouvernement militaire.