Danièle Boni-Claverie, présidente l'URD, prend position sur l'introduction de la loi sur la polygamie à l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire.
« Je vais certainement vous surprendre mais j'estime salutaire cette proposition car elle va nous permettre d'ouvrir un débat utile, salutaire sur un sujet resté trop longtemps tabou » a lancé Danièle Boni-Claverie, présidente l'URD, lors d'une conférence de presse le 19 juillet 2022.
Puis d'ajouter, « les schémas ont changé et ce qui était vrai avant ne l'est plus. Cette pratique, à mon sens, qu'on reproduit par mimétisme parce que l'inconscient collectif veut assimiler cette pratique à la richesse, le prestige et la virilité ne correspond plus à la réalité ».
Pour la Présidente l'URD, « l'instauration de ce système nous mettrait en contradiction avec le combat féministe qui se déploie de par le monde au nom des principes de l'égalité des sexes, de l'égalité en droit et de la parité entre hommes et femmes. Nous accepterions, en totale incohérence avec nous-même, de rentrer dans un système qui infantilise la femme, ne lui permet pas d'exprimer son choix et lui fait courir le risque d'être considérée à un certain moment de sa vie comme une marchandise qu'on remplace par de nouveau.
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Danièle Boni-Claverie soutient mordicus que « le mariage polygamique constitue une discrimination à l'égard des femmes. Celle-ci est soumise à l'autorité implacable du mari et la solidarité entre coépouses relève du mythe. Ce sont plutôt des rivalités, parfois féroces entre elles pour obtenir le statut de la préférée ».
Elle a conclu proposant un traitement en profondeur de la question de la polygamie, « un cache-nez au libertinage et aux relations extra conjugales. Sachons raison garder. Débattons avec respect de ce sujet, prenons en compte tous les points de vue, notamment ceux des femmes qui, dans leur grande majorité, refusent ce système aliénant pour elles-mêmes et leurs enfants ».