Dégradation de l’environnement et changement climatique : Une pression pour l’espèce humaine !

La question du réchauffement continue de la planète revient sur toutes les lèvres et lors de tous les grands rendez-vous internationaux.

Tout près de nous la côtière se dégrade davantage, la déforestation et son lot de corollaires menacent notre existence, les espèces végétales et animales se raréfient. Bref ! Quelles conséquences tous ces fléaux ont sur ‘’ l’Existence ’’ fortement menacée par les pressions humaines faites à l’environnement? Cette interrogation a guidé notre reportage.

Tiafiplé SILUE, la cinquantaine révolue, est ménagère et agricultrice à Oliôkaha dans la sous-préfecture de Napié, village situé à une trentaine de kilomètres de Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire. Cela fait plusieurs années consécutives que ses récoltes d’arachides et de maïs ne sont pas « bonnes » quand elle fait la comparaison avec celles d’alors. Et pour causes « La pluviométrie a changé et le sol est devenu pauvre », justifie l’agricultrice avec une voix mitigée dans un échange téléphonique.

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La Côte d’Ivoire depuis ces années d’indépendance est un pays agricole et son économie dans sa globalité, à titre de rappel, est financée en grande partie par l’agriculture. Plusieurs régions du pays  ont pour activité principale « les travaux champêtres ». La pluviométrie en est un élément clé et déterminant dans le cycle de production de plusieurs cultures qu’elles soient vivrières ou de rentes. Jadis, les saisons étaient plus ou moins maitrisées ce qui favorisait une bonne planification des cultures et de facto des récoltes. Mais, « Aujourd’hui les populations agricoles qui approvisionnent nos marchés en denrées alimentaires sont confrontées à des variations saisonnières. L’instabilité et l’insuffisance des pluies jouent fortement sur la production agricole, ce qui soulève des enjeux de sécurité alimentaire », explique Dr Doba SORO, Socio-anthropologue du Développement, Spécialiste des questions d’accès à l’eau potable.

En plus de cet enjeu, toute la chaîne de valeurs se retrouve impactée. Le revenu de ces milliers de familles qui dépendent de ces récoltes connait une évolution en dents de scie. « Avant je pouvais produire plus de 500 tonnes de coton, mais ces dernières années je stagne autour de 200 voire 300 tonnes au plus car la période de semence est souvent ratée dû au manque de pluie », se lamente KOMENAN Cyrille, un paysan plus à l’Est du pays. Tous ces éléments mis ensemble n’augurent d’aucun lendemain meilleur pour ces férus de la terre qui n’ont que l’agriculture comme activité pour subsister.

Agir ou subir

Du nord au sud, le son de la cloche est identique. Dans cette partie sud, on assiste à la diminution des basses terres côtières où vit une très grande partie de la population mondiale. Un phénomène dû « à la fonte massives des glaces qui augmentent le niveau de la mer, occasionnant une élévation du niveau de celle-ci avec pour incidence l’érosion côtière», explique Dr CISSÉ Souleymane, Expert en environnement et changement climatique.

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L’exemple à Grand-Lahou plus précisément dans le village de Lahou Kpanda, 150 km à l’ouest d’Abidjan est affligeant. Le village est menacé depuis quelques années de disparition en raison de l’avancée de l’océan. Habitations détruites, tombes ravagées,  arbres déracinés etc., cette tragédie avait emmené les autorités ivoiriennes à réagir en prenant des mesures drastiques en 2019.

Face ce « dérèglement » climatique aux effets secondaires dévastateurs, les populations les plus touchées rivalisent d’ingéniosité. On le sait, l’agriculture est la principale activité économique des communautés en milieu rural et la pluie est un déterminant de leur activité.

Dr Doba SORO révèle « En Côte d’Ivoire par exemple, chez certaines communautés Sénoufo au Nord du pays, des rituels sont organisés pour provoquer la pluie dans la période de semence du coton ». Il poursuit en insistant sur le fait que « La diversification des cultures est aussi une stratégie de résilience utilisée par plusieurs agriculteurs afin d’assurer leur sécurité alimentaire. Certains producteurs combinent les cultures de manioc, de riz et d’igname aux côtés des cultures de rente », précisel’anthropologue. Pour l’Expert en environnement « Les populations s’orientent de plus en plus vers les cultures moins exigeantes en terme de pluviométrie. Dans plusieurs localités elles se tournent vers l’anacarde en lieu et place du cacao qui est très exigeant en matière de pluviométrie »,  renchérit Dr CISSÉ Souleymane.

Ces propos sont corroborés par COULIBALY Daniel, Technicien Agronome. « Dans les régions à forte production cacaoyère comme celles du Haut-Sassandra, du Goh et de la Nawa, le recourt aux techniques agroforestières et l’utilisation d’intrants agricoles constituent également des stratégies développées par les producteurs », confie l’Agronome. Cette technique est d’ailleurs répandue, puisqu’en 2014, à Anyama-Ebimpé une périphérie de la ville d’Abidjan, le Ministère des Eaux et Forêts lançait le projet une école 5 ha de forêts. Ce projet avait un double objectif : redorer le couvert forestier et favoriser la pratique de « l’agroforesterie ». Pour apporter une réponse efficace et durable, certains vont jusqu’à proposer « l’ajustement du calendrier agricole » en fonction de ces aléas.

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Mais le fait de trouver des solutions palliatives au défi que leur impose la perturbation du climat ne résout pas tous les maux. Une question cruciale demeure : la problématique d’accès à l’eau « potable ». Il est connu que les crises climatiques contribuent au tarissement des points d’eau entrainant des cas de pénurie dans certaines localités et à l’extrême, des cas de « stress hydrique » dans d’autres endroits.

Source : internet

D’emblée, il faut noter que « Plusieurs localités de la Côte d’Ivoire ne disposant pas de points d’eau améliorés, les populations s’approvisionnent dans les eaux de surface (rivières et marigots) », clarifie le spécialiste des questions d’eau potable.

Dans le nord du pays, « Vous avez des villages qui sont confrontés à cette situation. Les femmes sont obligées de parcourir de longues distances pour atteindre le lit des rivières afin d’approvisionner le ménage en eau », explique l’expert. Cependant, la mauvaise qualité de cette eau donne libre court aux maladies qui peuvent en découler de son utilisation.

‘’ L’eau est source de vie’’ dit l’adage. Mais peut-on vivre là où il n’y en a pas ? Certes la migration ne date pas d’aujourd’hui, mais il est vrai de noter que certains mouvements de la population ne sont pas de tout gré. La désertification due à une déforestation massive et tous les challenges à relever qu’imposent le changement climatique pousse également au phénomène communément appelé « exode rural » ; puisque les déplacements sont plus prononcés en milieu rural. Mais doit-on assister impuissamment ou agir pour y mettre fin ?

Un chercheur universitaire en fonction à l’Université de Man (dans l’ouest du pays) préconise que « Les structures étatiques appuient les populations agricoles en apportant des solutions novatrices pour renforcer leur résilience ». Dans cette même veine, l’Agronome COULIBALY pense que « Le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) peut développer des cultures résilientes aux effets des variations climatiques. L’apport d’intrants agricoles aux producteurs dont les ressources sont déjà fragilisées par la situation climatique actuelle permettra de renforcer leur adaptation », émet-il comme piste de solution à exploiter.

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Si l’on recherche ces solutions durables, un autre pan et non des moindres n’est pas à exclure. La planète ne chauffe pas seulement du fait du changement climatique mais aussi et bien malheureusement des guerres ou conflits qui naissent çà et là et qui ont souvent un lien étroit. L’incidence majeure immédiate à déplorer est la ‘’ transhumance ‘’ ou migration des populations qui fuient la dégradation de leur cadre de vie. « Personne ne peut accepter de vivre dans de telles conditions d’insécurité sachant que ces deux facteurs entravent le développement local », averti Dr Doba. Le hic est la difficile cohabitation en terre d’accueil. Les conflits foncier entre autochtones et allogènes sont fréquents. « La famine et la pauvreté sont également à déplorer », note l’Expert en environnement et changement climatique.

De toute évidence la dégradation de l’environnement et le réchauffement climatique posent plus de problèmes que d’opportunités. Le Groupe des Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) avait sonné l’alarme. Aujourd’hui toute la communauté scientifique est unanime que la quête de développement en est l’un des principaux facteurs. La sauvegarde ou la survie de l’espèce humaine passe inéluctablement par une révision de nos rapports avec la planète.

Written by Dofra Sekongo

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