Election Rachel Kéké: « belle leçon pour Gbagbo » selon Venance Konan

« D'Abobo au Palais Bourbon » un commentaire de Venance Konan relatif à l'élection de Rachel Kéké en France et les leçons à en tirer.

La dame, du nom de , est née à Abobo, quartier populaire et très modeste d'Abidjan, d'un père conducteur d'autobus et d'une mère vendeuse de vêtements.

En 2000, à 26 ans, elle va « se chercher » en France comme on dit ici, et exerce les métiers de coiffeuse, puis de femme de ménage dans un hôtel. Ce sont les métiers les plus prisées par les Ivoiriennes qui débarquent sans un grand « bagage intellectuel » comme on dit ici, pour dire qu'elles n'ont pas fait de longues études scolaires et sont issues de familles modestes pour ne pas dire pauvres. Elle a connu toutes les galères que vivent les femmes africaines de sa condition, mais a réussi à se faire naturaliser française en 2015. Elle serait l'épouse de Bobby Yodé, un chanteur de zouglou bien connu des Ivoiriens. Le dimanche 19 juin dernier elle est devenue une élue de la nation française. Quelles leçons pouvons-nous en tirer ?

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D'abord, il existe certes une France qui ne souffre pas de voir des personnes basanées ou encore plus, portant des prénoms pas chrétiens, juifs ou fleurant bon la France traditionnelle sur son sol, la France des et autres Le Pen. Mais il existe aussi une autre France, celle qui croit en la fraternité universelle, cette France qui est capable, d'abord, de donner sa nationalité à une native d'Abobo, puis, de la choisir pour la représenter à l'Assemblée nationale. Il y a ces deux France. Il appartient à chacun de voir celle qu'il veut et de se comporter envers ce pays en fonction de ce qu'il voit.

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Quelle belle leçon pour cet ancien ministre de qui déniait à un autre Ivoirien le droit de se présenter aux législatives dans la circonscription de Lakota, parce que son nom ne serait pas du terroir ! Quelle belle leçon pour cet ancien président de la république et tous ceux qui l'avaient suivi à l'époque, qui poursuivait de son ire un ancien premier ministre pourtant né dans ce pays, qui avait osé se présenter comme candidat à l'élection présidentielle, parce qu'il ne serait pas totalement Ivoirien. Quelle belle leçon pour nos amis de la République démocratique du Congo qui tentent d'introduire une disposition dans leur constitution qui interdirait le poste de président de la République à quiconque ne serait pas né de deux parents congolais.

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Il est dommage que l'étude de notre histoire ne fasse pas partie de nos préoccupations, puisque ça ne rapporte pas de l'argent en vitesse. Sinon nous aurions su que Félix Houphouët-Boigny, notre premier président de la république avait lui aussi été élu à l'Assemblée nationale française, en 1946, avec essentiellement les voix du nord de notre pays qui à cette époque allait jusqu'à Ouagadougou. Par la suite Houphouët-Boigny avait été nommé ministre dans plusieurs gouvernements français. Cela n'avait absolument pas dérangé les Français de l'époque. Prenons-en tous de la graine.

Written by Venance Konan

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