Fonction Publique : Jean Bonin à propos d’Anne Ouloto, « on peut dire que le président Ouattara a eu le nez creux en la nommant »

Jean Bonin, président du FIER
Jean Bonin, président du FIER © Crédit Photo DR

Jean Bonin Kouadio, proche d'Affi N'Guessan, a félicité ce mardi 18 janvier 2022 la ministre Anne Ouloto pour sa gestion du ministère de la Fonction Publique.

Félicitations Félicitations Mme la ministre.
Depuis l'indépendance de notre pays, de nombreux ministres, issus de différents partis politiques, ont occupé, avec plus ou moins de réussite, le stratégique ministère en charge de la fonction publique.

Ce ministère qui a été dirigé par de hauts cadres, généraux d'armée, professeurs agrégés d'université et j'en passe n'a pas toujours laissé dans la mémoire collective de nos compatriotes des souvenirs impérissables. Bien au contraire. C'est un truisme.
En qui concerne notamment les différents concours d'accès à la fonction publique, ils étaient traditionnellement marqués par de sulfureuses affaires de passe-droits, de clientélisme et de corruption. Qui ne se souvient des fameuses « listes noires » et autres privilèges inavoués accordés à des barrons de certains régimes au pouvoir sur lesquelles, contre espèces sonnantes et trébuchantes, les plus incompétents pouvaient, complaisamment, y être inscrits et ainsi malhonnêtement accéder au statut si prisé de fonctionnaire.

Ce système mafieux, un ministre, que nous nous gardons de nommer, mais que nul ne devrait ignorer, en a particulièrement tiré profit pour assoir sa notoriété politique dans sa région d'origine. Sa nauséabonde « générosité » lui vaut encore aujourd'hui d'être considéré comme un « digne » fils de sa région, tant il a inondé la fonction publique des siens. Que dire de cet ex directeur général de l'Ena, tristement connu dans le milieu politique ivoirien, qui n'hésitait pas en échange de quelques faveurs coquines à inscrire à tout-va sur sa liste personnelle une certaine gente !

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Peut-on parler de ce ministère sans évoquer la épineuse et insoutenable situation des fonctionnaires retraités ! Pour ces hommes et femmes, après de dures années de labeur au service du pays, percevoir leur pension de retraite s'apparentait à un parcours du combattant pour les plus chanceux et un véritable chemin de croix pour les plus malheureux. En effet, sans aucune autre source alternative de revenus, il n'était pas rare pour la majorité d'entre-eux de devoir dans le meilleur des cas patienter de six (6) mois à un (1) an, voire quelquefois plus bien plus longtemps avant de toucher leur dû…

Aujourd'hui, heureusement, force est de constater que les choses sont en train de changer. Sur ce coup, on peut dire que le président Ouattara a eu le nez creux en nommant au poste de ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l'Administration. Celle qu'on surnommait « maman bulldozer » s'était déjà, il faut le reconnaître, efficacement et avec succès illustrée dans la gestion de l'insalubrité à Abidjan.

Fait notable pour ne pas être passé sous silence, contrairement à certains ministres qui n'ont que leur parchemin comme état de service, la ministre Ouloto n'est pas issue des plus grandes écoles ou des universités les plus renommées du monde. Cependant, sans être capée, il est incontestable qu'elle a une chose que nombre d'entre ses collègues n'ont pas : la culture du résultat. Comme quoi les diplômes ne font pas tout. Ils sont certes nécessaires mais pas suffisants pour prétendre au statut de bon dirigeant.

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Depuis le 6 avril dernier, date de sa prise de fonction, aucun bruissement n'a été entendu relativement à un quelconque soupçon de fraude ou de favoritisme lors des derniers concours de la fonction publique. C'est un fait suffisamment inédit en Côte d'Ivoire pour être souligné. Chapeau bas Mme la ministre !

Les résultats de ce ministère permettent au fils du pauvre mais également à celui qui n'a pas de relations « en haut de en haut », s'il en a les compétences, d'avoir les mêmes chances que les privilégiés d'être admis à la fonction publique.
De même, le fait de pouvoir toucher sa pension de retraite le mois qui suit la cessation de ses activités professionnelles est certes un soulagement pour celui qui en bénéficie mais également pour toute sa famille et ses ayants droit. En Afrique, cela n'est pas rien.

Les résultats positifs et concrets de ce ministère, qui impactent positivement le quotidien de centaines de milliers d'ivoiriens ne sont-ils pas, implicitement, une application concrète et le visage humain du programme social du gouvernement !
Nous sommes nombreux à souhaiter que les performances palpables et visibles du ministère de la fonction publique « contaminent » certains autres ministères qui malheureusement, eux, semblent être plongés dans un profond état d'hibernation, tant leurs résultats sont atones, aphones et imperceptibles. À eux seuls, ils justifieraient une drastique réduction du nombre de ministres pour laisser à la tâche ceux d'entre-eux qui ont conscience qu'ils ont été nommés pour se mettre au service du peuple.

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Dans cette attente, nous espérons impatiemment que dans les semaines et mois à venir, le ministère de la fonction publique nous annoncera de d'autres acquis et innovations de sorte que « LA MODERNISATION DE L'ADMINISTRATION » soit une réalité au bénéfice de la vie quotidienne de nos concitoyens.

Written by Jean Bonin

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