FPI : la guerre « calculée » entre Affi et Gbagbo

Ferro Bally fait une analyse politique de la crise du FPI qui oppose aujourd'hui Laurent Gbagbo et Pascal Affi N'Guessan.

Le FPI est en train de boire jusqu'à la lie le calice de sa présidentialisation. Ce système d'autocratie a tué tout débat démocratique en émasculant le Comité de contrôle.

Et il oppose aujourd'hui deux de ses principaux concepteurs et farouches défenseurs: et Pascal Affi N'Guessan. Chacun ne reconnaissant pas l'autre comme président, ils conduisent un double pouvoir à la tête du FPI depuis le déclenchement de la crise en 2014.

D'un côté, c'est Affi qui est reconnu par la justice comme le leader du FPI, qu'il préside depuis 2001. Et de l'autre, la majorité des militants se rangent derrière Gbagbo, le fondateur du parti. Et c'est la guerre des tranchées.

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Munis des pleins pouvoirs que confèrent les textes, face à la coquille vide du contre-pouvoir étouffé, les deux présidents, à la tête de leur faction, font la pluie et le beau temps.

Laurent Gbagbo a bien dit, à son arrivée le 17 juin 2021, qu'il est « un militant mobilisé » attendant les instructions de Dr Assoa Adou, secrétaire général de sa tendance, mais c'est lui qui a pris la direction des opérations, à l'insu des instances du parti mises devant le fait accompli. Et il ne vient à l'esprit de personne de protester, car c'est le chef et il a parlé.

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Pour sa part, Affi N'Guessan a consolidé son pouvoir pour devenir aussi indéboulonnable. Malgré les revers électoraux qu'il accumule, aucune voix ne s'élève pour demander sa démission. Ici aussi, la parole est gelée et les instances congelées et il reste à la barre. Comme le timonier.

C'est, de part et d'autre, un gâchis politique. Il rappelle que Ahoua Don Mello, alors président du Comité de contrôle mis en minorité, a eu tort d'avoir eu raison trop tôt quand il interpellait tous sur le saut dans l'inconnu que le parti effectuait.

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« Je suis convaincu que nous faisons fausse route et que nous creusons la tombe de la démocratie interne », tirait-il la sonnette d'alarme. En vain.

Et les partisans des pouvoirs forts et sans partage du président du FPI, scénarisés pour Gbagbo en 1996, doivent tous bien se mordre les doigts face au chaos. Car même, quand le chat est là, les souris dansent.

Written by Ferro Bally

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