Junior Basile Dodo Gouali, candidat à la l'investiture du PDCI, à la présidentielle de 2020, s'exprime sur le parti unifié, à Dnews TV. Interview Gouali Dodo parti unifié.
Le communiqué sanctionnant une importante réunion du bureau politique de votre parti à propos de la formation du nouveau gouvernement a fait remarquer que le président Henri Konan Bédié n'a ni été consulté, ni informé en amont. Est-ce que les choses vont très mal entre les deux alliés ?
On peut penser que les choses vont très mal mais, ce n'est pas forcément le cas. Le président Alassane Ouattara a été élu grâce à la coalition de ce groupement politique. Dans cette coalition le PDCI-RDA existe de fort belle manière. C'est grâce à l'appel de Daoukro que les militants et militantes du PDCI-RDA se sont levés comme un seul homme en 2015, pour voter le président Alassane Ouattara.
En ce qui me concerne dans le département de Vavoua, j'ai traversé des caféiers, des cacaoyers la nuit à 2h, 3h du matin, pour aller convaincre les militants et militantes de tous bords politiques afin de voter le Dr Alassane Ouattara. Aujourd'hui, nous sommes encore dans cette coalition, je suppose que rien n'a changé.
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Rien n'a changé même si vous n'épousez pas la même vision quant à la mise en place du parti unifié ?
Nous sommes encore dans le cadre du groupement politique. Il a été élu grâce à ce groupement politique. Donc jusqu'en 2020, avant de faire un gouvernement, il est en droit de consulter les présidents des différents partis, cela n'a pas été le cas dans ce cas d'espèce. Nous comprenons qu'il le fasse ainsi mais, le président Henri Konan Bédié ne prend aucunement ombrage de cette attitude. Il est serein.
Pourtant, il y a quelques jours la présidente du RDR et la secrétaire générale du parti présidentiel était à Daoukro pour rencontrer le président Henri Konan Bédié. On n'imagine pas que ces personnalités le président Bédié sans évoquer la formation du gouvernement et du parti unifié ?
On peut l'imaginer. Si le président Bédié doit parler à quelqu‘un c'est au président Ouattara. Le président Henri Konan Bédié leur a certainement dit de suivre la direction que prend l'initiateur du parti unifié. Lors du bureau politique, nous avons dit que le PDCI va analyser les textes du parti unifié après 2020. C'est ce que dit le président Bédié et le bureau politique. Il faut s'en tenir à cela.
N'allons-nous pas inexorablement vers la recomposition du paysage politique ivoirien ?
Tout est possible. Nous au PDCI, nous sommes pour une démocratie multipartisane, mais avec des alliances stratégiques, comme dans le cadre du RHDP et puis aussi des alliances contingentes. Mais, nous demander de nous saborder, de détruire notre parti au profit d'un autre parti, on ne pourrait l'accepter.
« Moi Gouali Dodo, je récuse l'idée de la création d'un parti unifié et il y a des millions de militants du PDCI-RDA qui récusent cela »
Cela pourrait se faire tôt ou tard puis qu'à l'intérieur du PDCI personne ne récuse l'idée de la création d'un parti unifié, la seule chose qui change, c'est le délai ?
Moi Gouali Dodo, je récuse l'idée de la création d'un parti unifié et il y a des millions de militants du PDCI-RDA qui récusent cela. Je ne serai jamais militant d'un quelconque parti appelé RHDP. Par contre, dans le cadre de la coalition politique, j'y suis. Faire disparaître mon parti, le parti de mes ancêtres je ne pourrais l'accepter.
Sur la photo de famille publiée par le confrère du Nouveau Réveil, il y a le Vice-président Daniel Kablan Duncan, et d'autres poids lourds du PDCI, qui sont pour le parti unifié. Il a donc, des ministres PDCI qui sont dans ce gouvernement. Les reconnaissez-vous en tant que ministres PDCI dans ce gouvernement d'Amadou Gon Coulibaly ?
Il revient au président Henri Konan Bédié et au secrétaire exécutif du parti, le Pr Maurice Kacou Guikahué de dire la position concrète du parti. En ce qui me concerne, tous ces cadres sont des militants du PDCI-RDA, ils ont leur carte du PDCI-RDA, ils sont à jour. On ne nous a pas consulté mais, certainement qu'on les a pris en tant des cadres valeureux. Jusqu'à présent, ils n'ont jamais dit qu'ils sortaient du PDCI. Ce sont des gens qui aiment bien le parti, mais je ne sais pas ce qui les coince à demander la dissolution du parti. Je pense que cela va se savoir un jour.
Ces ministres seraient-ils passibles de sanctions, si oui de quel ordre ?
Je ne suis pas membre du comité de discipline du PDCI-RDA, j'ai dit tantôt que c'est le président Henri Konan Bédié et le secrétaire exécutif en chef, qui pouvaient intervenir dans cette affaire. C'est vrai que nous n'avons pas les mêmes visions politiques mais, ils sont encore cadres du PDCI-RDA.
» Le problème de la Côte d'Ivoire, est celui de la réconciliation nationale. Il y a des gens qui sont prêts pour dialoguer. Alors, il faut les appeler pour le faire »
Le président de la république au premier conseil de gouvernement a lancé un appel, c'est un message positif ?
C'est un message positif qui doit être suivi d'action. Les Ivoiriens, en toute honnêteté, demandent aujourd'hui, au-delà des slogans, le concret. Le problème de la Côte d'Ivoire, est celui de la réconciliation nationale. Il y a des gens qui sont prêts pour dialoguer. Alors, il faut les appeler pour le faire. Il ne s'agit pas de dire de belles phrases mais il faut accompagner ces phrases d'actes concrets.
Le président de la République a également dit qu'il n'y a pas de tension politique en Côte d'Ivoire. Comment réagissez-vous ?
Cela dépend de sa compréhension de la vie politique. A mon sens, il y a des tensions. Parce que nous ne sommes pas d'accord qu'on saborde notre parti au profit d'un quelconque parti unifié et il y en a d'autres qui le veulent.
Au congrès extraordinaire du RDR récemment, le président Ouattara a dit libre à chacun d'appartenir au parti unifié. Est-ce qu'on peut parler de tension dans ce cas ?
En réalité, il y a des tensions. Quand on ne se comprend pas, quand on n'a pas une convergence de vue, quand il y a des envolées au niveau des phrases, et quand on s'attaque au président Henri Konan Bédié, comme certains pro-parti unifié le font, du coup, on ne peut pas penser qu'il n'y a pas de tension.
Comment peut-on sauver aujourd'hui cette unité au sein du RHDP ?
C'est clair, qu'on accepte de rester dans le groupement politique tel qu'il fonctionnait. On a l'impression que dans le fond, c'est le RDR qui est a envie de changer de nom. Or pour changer de nom, il faut détruire les autres partis. Donc je ne vois pas l'intérêt d'être dans un parti unifié. Parce que ce n'est pas le parti unifié qui va donner la paix à la Côte d'Ivoire. C'est la réconciliation nationale qui va donner la paix, avec la libération des prisonniers.
« le président Alassane Ouattara, au-delà de tout ce qu'on peut dire, est un grand homme, et il a une vision pour la Côte d'Ivoire, c'est pour cela qu'il a proposé le parti unifié »
Au dernier bureau politique du RDR, il a été proposé que le futur candidat de ce parti unifié soit le président Ouattara. Comment réagissez-vous à cela ?
C'est une bonne chose, nous ne sommes pas concernés par le parti unifié pour l'instant. Le président Alassane Ouattara, au-delà de tout ce qu'on peut dire, est un grand homme, et il a une vision pour la Côte d'Ivoire, c'est pour cela qu'il a proposé le parti unifié. Malheureusement nous nous sentons visés mais pas concernés par ce parti unifié.
Depuis que vous êtes candidat à la candidature du PDCI, pour la présidentielle de 2020, de quoi sont faites vos journées ?
Avec l'appel que j'ai eu à lancer, l'appel à la réconciliation nationale, la Côte d'Ivoire pour renaître de ses cendres, doit pouvoir pardonner. Les Ivoiriens, doivent pouvoir se pardonner comme cela a été fait au Rwanda, en Afrique du sud. Je veux être le porte étendard de cette réconciliation, comme nous le recommande le président Henri Konan Bédié.
C'est autour de lui que nous devons nous greffer pour aller rechercher cette réconciliation en 2020. Je vais à la rencontre des gens, j'étais à Issia la dernière fois avec Odette Lohourougnon qui est la vice-présidente du FPI, dans le cadre de la réconciliation. Je serai à Jacqueville à l'invitation des jeunes, j'étais à Yopougon à l'invitation des jeunes de tous bords politiques.
Retranscription Prince Beganssou
