C'est la confusion à Grand-Bassam. Plus de 16 heures après la fermeture des bureaux de vote et alors que les autres commissions locales ont livré leurs verdicts, la commission électorale départementale locale de Grand-Bassam n'a toujours pas achevé la consolidation des résultats.
Serait-ce une reprise du scénario du premier « tour » qui se dessine à Grand-Bassam, la commune que se disputent Jean-Louis Moulot (RHDP) et Georges Philippe Ezaley (PDCI) ? Lors du scrutin du 13 octobre 2018, l'on se rappelle que la CEI locale avait été incapable de proclamer les résultats au plan local, laissant le soin à la CEI centrale de le faire.
Une méthode qui avait été jugée douteuse et qui avait divisé jusqu'aux commissaires centraux de la CEI. En effet, le mémoire présenté par la commissaire centrale Marguérite Yoli-Bi Koné, superviseure de la CEI dans la région du Sud-Comoé avait été catégoriquement rejeté par six commissaires centraux sur dix-sept. La chambre administrative de la cour suprême, jugeant elle aussi, ces résultats non sincères, avait invalider le scrutin.
Le scrutin à Grand-Bassam a été particulièrement violent ce dimanche 16 décembre 2018. En dépit de la présence du chef d'Etat-major des armées, le Général Sékou Touré, et de centaines d'agents de sécurité, des individus s'étaient introduits dans des centres de votes pour vandaliser le matériel électoral, sans être inquiétés.
Des scènes d'intimidations d'électeurs, en présence de policiers, ont été filmées et diffusées sur les réseaux sociaux, des observateurs ont été violentés et un cadreur de la RTI a manqué de se faire lyncher.
Hier nuit, les partisans du candidat Moulot s'apprêtaient à faire une parade dans la ville, en compagnie de plusieurs ministres, comme au premier « tour », quand les résultats des derniers villages favorables au maire sortant sont tombés. Le candidat du RHDP a dénoncé plus tard, dans un communiqué, des fraudes et violences qu'il a imputées à son adversaire.
Prince Beganssou