Grève des « wôrô wôrô » : le calvaire des populations de Yopougon

Gbakas, véhicule de transporte des personnes en Côte d'Ivoire
Gbakas, véhicule de transporte des personnes en Côte d'Ivoire © Crédit Photo DR

Les habitants de Yopougon éprouvent depuis le 14 janvier 2020 des difficultés à rallier leur lieu de travail ou leur domicile à cause d'une grève des chauffeurs.

Leur calvaire est la conséquence d'un mouvement de grève des conducteurs de transport en commun communément appelé taxis « Wôrô-wôrô » ou « Gbaka ». Ces derniers dénoncent la hausse des taxes imputées par l'autorité municipale en cas de contravention.

Massées aux abords des voies, plusieurs centaines de personnes peinent à trouver un véhicule pour rallier leur lieu de travail. Les plus courageuses s'essaient à un chemin de croix pour espérer trouver l'âme généreuse qui les conduira à bon port avec son véhicule. Les déplacements des habitants pour de simples visites ou rendez-vous à l'hôpital sont tout autant contrariés.

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Aussi bien le matin qu'à l'heure de fermeture des services, le constat est le même. La ruée dans les gares de bus « Express » de la Société de Transports Abidjanais () au niveau du jardin public du Plateau et les longues files d'attente de plusieurs centaines de mètres étaient impressionnantes, mardi 14 janvier 2020 au soir.

Non loin de là, la gare de Wôrô-wôrô, près de la pharmacie Longchamps, grouillait de monde dans un parking clairsemé à cause de la rareté, due à la circonstance, des véhicules de transport en commun, banalisés ou conventionnels.

Une situation que s'efforcent de tempérer des automobilistes personnels qui se prêtent au service des usagers, contre des émoluments.

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Certains usagers tentent de palier la situation par la voie lagunaire où l'affluence déborde les capacités de transbordement des passagers par les trois compagnies opérant sur le plan lagunaire (SOTRA, Aqualines, STL) tout comme les pinasses qui rallient quotidiennement les communes du Plateau et de Treichville.

Mercredi 15 janvier 2020, deuxième jour de la grève, la situation est restée la même. Le débrayage des chauffeurs de « Wôrô-wôrô » et « gbaka » battait toujours son plein. Ils ont décrété un arrêt de travail de 48 heures en protestation contre des mesures de réglementation de leur secteur d'activité par la mairie de la plus grande commune ivoirienne.

Auteurs de la plupart des accidents de la circulation enregistrés dans la mégapole ivoirienne, la conduite de ces chauffeurs est décriée par les usagers en dépit des mesures et tentatives des autorités nationales pour réguler l'anarchie qui règne dans le secteur.

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Toutes choses égales par ailleurs, cette situation est à l'avantage des propriétaires de voitures personnelles, dont Traoré Mamadou qui dit rallier, aisément, sans encombre son service, au Plateau, en à peine 15 minutes, contre une heure et demie habituellement.

Written by Véronique Fortes

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