Guillaume Soro était le mardi 26 novembre 2019 à Bruxelles où il s'est exprimé sur la réconciliation en Côte d'Ivoire et sa future rencontre avec Gbagbo.
Guillaume Soro a présenté à Bruxelles le programme de son mouvement citoyen « Génération et peuples solidaires » (GPS) mais surtout insisté sur le principe de la réconciliation, encore inexistante : «entre Alassane Ouattara et moi, c'est l'un des principaux points de divergence. Or rien ne sera possible en Côte d'Ivoire sans un processus de réconciliation viable et fiable et M. Blé Goudé a accepté d'y participer. Même si je n'ai pas encore rencontré M. Gbagbo, il y a des contacts entre nos équipes et j'ai bon espoir de voir l'ancien président intégrer le processus … Comme en Afrique du Sud, il nous faut instituer un processus de « vérité, repentance et réconciliation. Les réparations viendront ensuite… »
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Au président sortant Alassane Ouattara, Soro reproche « la dérive autoritaire et l'augmentation du nombre de prisonniers politiques. En outre, le président sortant a voulu ramener le pays au parti unique d'avant 1990, revenant sur les acquis démocratiques. »Se souvenant des troubles qui avaient marqué les élections précédentes, Soro considère que « tous doivent y participer. Nos alliés naturels sont tous les partis qui sont dans l'opposition, nous parlons avec tout le monde… ».
A Paris, j'ai dit à mes interlocuteurs qu'il ne s'agissait pas d'une guerre conventionnelle mais que d'autres problèmes devaient être réglés en amont, comme la question de la pauvreté, de l'éducation, des injustices sociales … Tous ceux qui ne sont pas allés à l'école sont des candidats à la radicalisation et ils grossissent aussi le flux migratoire.
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J'ai abordé ces questions à Paris et ici, je compte le faire avec mes interlocuteurs européens, car il y a urgence … Nous sommes le prochain objectif des djihadistes et je préconise une solution dynamique, une réforme des services qui donnerait priorité au renseignement humain, une meilleure coopération au niveau de la région. Les frappes chirurgicales ne peuvent suffire, il faut la coopération des populations civiles, donc leur rendre confiance …».