En Guinée-Bissau, la CEDEAO a demandé à l'armée de rester en dehors de la politique et d'observer une neutralité absolue face à la présidentielle.
« Rester en dehors de l'arène politique et observer une position de neutralité absolue vis-à-vis de tous les acteurs politiques », appelle l'organisme sous-régional dans un communiqué distribué à la presse ce lundi 2 mars 2020 par sa représentation à Bissau.
Les militaires continuent d'occuper plusieurs institutions publiques, dont la radio et la télévision publiques, retirant même des fonctionnaires et suspendant des émissions après que la victoire au second tour d'Umaro Sissoco Embaló a été confirmée par la Commission électorale.
L'organisation appelle à la fin de « l'anarchie » en Guinée-Bissau, pays dont l'histoire a été marquée par de nombreux coups d'états militaires, mais qui était bien parti fin décembre 2019 pour élire démocratiquement son futur chef d'Etat.
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Les deux protagonistes au second tour sont deux ex-Premiers ministres, en l'occurrence Domingos Simoes Pereira (PAIGC) et Umaro Sissoco Embalo (Madem). Ce dernier a été déclaré vainqueur par la Commission électorale avant d'être contesté par le premier qui a déposé un recours.
Mais la crise s'est aggravée après l'investiture d'Embalo et celle du président de l'Assemblée nationale, Cipriano Cassamá, chef d'Etat désigné intérimaire par les députés, au moment où la Cour suprême ne s'est pas encore prononcée.
Cipriano Cassamá a démissionné de ce poste pour raisons de sécurité. Il avait pris pourtant ses fonctions vendredi 28 février 2020, fort de l'article de la Constitution qui prévoit que la deuxième personnalité de l'État prenne ses fonctions en cas de vacance à la tête de l'État.
Pour sa part, Embaló a nommé le même jour comme Premier ministre, Nuno Nabiam, qui est entré en service le lendemain, samedi 29 février 2020.
Mais la CEDEAO note que la coexistence de deux Premiers ministres sape les efforts en cours pour sortir le pays de cette situation. Elle dit ne reconnaître ainsi personne qui agit en dehors de la Constitution, tout en recommandant aux parties d'attendre la décision de la Cour sur le contentieux électoral du second tour.
Par ailleurs, la CEDEAO se dit préoccupée par les graves risques de conflits internes avec l'aggravation de la crise politique prolongée et appelle à une action immédiate. « La Commission de la CEDEAO condamne fermement ces agressions et autres actions contraires aux valeurs et principes démocratiques partagés dans l'espace communautaire de la CEDEAO. Ces actions sapent l'ordre constitutionnel établi et exposent tous ses auteurs à des sanctions ».
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