Grah Ange Olivier à Hamed Bakayoko : « monsieur le ministre pourquoi avez-vous peur ? »

Grah Ange Olivier est revenu le mercredi 24 juin 2020, sur l'affaire Hamed Bakayoko, après la plainte du ministre de la défense contre Vice média.

Dans une adresse précédente, je vous ai invité à porter effectivement votre plainte devant les juridictions compétentes, c'est-à-dire celles des pays où les articles ont été publiés. Le Président et l'ex-Président de l', vous ont montré la voie à suivre, en introduisant leurs causes dans le respect de cet impératif.

La lecture du communiqué de votre conseil laisse supposer qu'elle a trouvé une solution pour pallier la peur bleue qui semble être la vôtre de sortir du giron des juridictions nationales, sur laquelle votre mainmise n'est point ignorée, pour affronter des magistrats réellement indépendants, appliquant les règles du procès équitable. Le risque d'être immédiatement arrêté, dans l'hypothèse où les mis en cause produisent les preuves de leurs affirmations, est trop grand n'est-ce pas ? Surtour que votre qualité de Ministre, ne vous conférera aucune immunité susceptible de vous éviter une telle mésaventure.

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La parade que vous croyez avoir trouvé en excipant une jurisprudence en droit international privé ne résiste guère à l'analyse. Si nous étions dans un prétoire, j'aurai demandé à votre conseil, de quel pays était cette solution jurisprudentielle ? quand on sait que contrairement à ce que son nom laisse supposé, il existe un droit international privé par pays. Il a sa source principalement dans le droit interne et subsidiairement dans les conventions internationales.

Ainsi à côté du droit international privé ivoirien, il y a celui du , du Benin et de la par exemple. Pourquoi vouloir faire croire que la solution jurisprudentielle dont vous vous prévalez a un caractère général et universel alors qu'elle appartient au droit international privé français et s'inspire des articles 113-2 et 113-2-1 du Code de procédure pénale de ce pays. Je peux vous assurer pour les raisons que je vais développer maintenant qu'elle ne peut appartenir au DIP ivoirien et ne peut justifier la saisine du Procureur .

Pour ne pas saoulé mes lecteurs qui ne sont pas, pour la plupart des juristes, je vais aller droit au but en vous rappelant que la loi pénale dans tous les pays du monde, n'a vocation à s'appliquer qu'aux infractions qui sont commises sur le territoire national. Le ou les critères retenus pour considérer qu'une infraction est commise sur le territoire nationale diffèrent d'un pays à l'autre.

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En France, l'article 113-2 se fonde sur « les faits » constitutifs qui permet de retenir autant les actes matériels réalisés pour commettre l'infraction que le résultat de ces actes s'il fait partie des éléments constitutifs de l'infraction comme en matière de diffamation ou de troubles à l'ordre public. En Côte d'Ivoire, conformément à l'article 707 du code de procédure pénale, seuls les « actes » caractérisant un des éléments constitutifs de l'infraction réalisé sur le territoire permettent de considérer qu'elle a été commise dans le pays. Par conséquent, seul les actes matériels réalisé sur le territoire national par le mis en cause sont prises en compte et non le résultat.

En matière de diffamation, le dommage moral constitutif du résultat, c'est-à-dire l'atteinte à l'honneur et à la considération de la victime, est un fait constitutif de l'infraction. Il s'ensuit qu'en France, sa réalisation sur le territoire de la République, suffit pour justifier la compétence des juridictions, même si tous les actes matériels qui sont à l'origine du dommage comme la production de l'information et sa mise en ligne a eu lieu dans un autre pays. En Côte d'Ivoire, la solution est différente, seule la réalisation des actes matériels, la production et la mise en ligne de l'information diffamatoire, sur le territoire national fonde la compétence des juridictions . Dans votre cas Monsieur Ahmed Bakayoko, tous les actes matériels ayant été réalisés à l'extérieur du pays. Les juridictions ivoiriennes ne sont point compétences selon les règles du droit international privé de l'Etat de Côte d'Ivoire.

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Quand aux plaintes portés contre les « relais » comme vous les appelez, Mmes Camara Maïmouna et Kyria Doukouré , elles ont plus valeur de tentative d'intimidation qu'autre chose, vu que l'information qu'elles ont donné, c'est-à-dire qu'un journal en ligne affirme que vous ête un narcotrafiquant est strictement vraie. La preuve vous avez aussi engagé des poursuites contre les journalistes qu'elles ont désigné. On pourrait vous demander simplement s'il n'existait pas un journal qui vous a qualifié de narcotrafiquant ? On répondrait oui sans hésiter, le journal « Vice ».

Je persiste et je signe, seule la plainte formulée devant les juridictions des pays où la publication a été faite peut vous blanchir de l'approbe. Choisir de l'introduire devant le ne vous sera d'aucune utilité, et est même contre-productif, car il a lui même, été indirectement mis en cause par les journalistes mis en cause, pour avoir abusivement fait placer en détention, à votre demande, le nommé « John », auquel vous vous seriez substitué en qualité de baron du narcotrafic dans la Zone. Quand on y ajoute les relations de famille qui sont les vôtres, on ne peut que voir là, une opération de communication et non la volonté de faire triompher la vérité.

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Je ne peux conclure sans exhorter une fois de plus, l'homme d'honneur et que vous prétendez être, à démissionner car les soupç dont vous êtes l'objet, jettent le discrédit et l'opprobe sur les prestigieuses fonctions que vous occupez. Le silence et la gène observés autant par le Gouvernement dont vous ête le 2e personnage que par votre parti, le est indicateur fort de ce qu'ils pensent de votre obstination à ne pas assumer vos responsabilités. Abandonnez les opérations de communications auxquelles vous sembler être abonné, faites ce que vous devez faire, sinon tous les seront fondé à vous traiter de narcotrafiquant.

Written by Ange Olivier Grah

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