En fin de compte, Beugré Djoman sera le candidat du RHDP unifié. Le maire sortant du PDCI qui avait résisté aux pressions a été rattrapé au siège de la Commission électorale indépendante (CEI).
Selon nos informations, la lettre d'investiture du RHDP a été imposée à Beugré Djoman, par un responsable de la direction du RHDP, au sein même de la CEI. « Jusqu'à preuve du contraire, le maire nous a dit que notre liste était la liste du PDCI. Nous n'osons croire le contraire », soutient Esmel Akpa, président de comité de base PDCI, membre de l'équipe de campagne de la zone du Machoux à Bingerville.
De source sûre, certaines anomalies constatées dans des écritures comptables, ont vite été brandies à Beugré Djoman et ont eu raison de sa détermination. La substitution à la dernière heure s'est passée au matin du 30 août, soit après le temps légal de dépôt des candidatures.
En effet, sur l'attestation de candidature pour le compte du RHDP, il est marqué 00 heure, une heure antidatée. Sur la même attestation qui semblait avoir été préparée d'avance, le nom Beugré Djoman avait d'abord été écrite Beugré Djomon, avant que le « o » de Djomon ne soit transformé en « a ».
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La technique de l'inspection conduite par les équipes de l'Inspecteur général d'Etat (IGE) présidée par Théophile N'Doli Ahoua semble faire mouche. « Les gens ont des dossiers sur chacun d'entre eux. Des dossiers inventés ou réels, mais des dossiers quand même. Cela ressemble aux méthodes utilisées par la junte militaire du Général Robert Guéi, après le coup d'Etat de 1999. L'histoire retiendra que les soutiens forcés qu'il a obtenus ne lui ont pas été loyaux au moment déterminant. L'histoire est en train de se répéter en Côte d'Ivoire », explique Jérôme Beugré, communicateur et expert en développement local.
Chantage, intimidations et menaces
Plusieurs communes gérées par des maires issus du PDCI sont visées par des inspections, depuis quelques semaines. L'IGE explique que cela fait partie de ses missions normales. Quant à Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif du PDCI, il continue de dénoncer « une tentative de débauchage de nos cadres à travers le chantage sur les postes occupés dans l'administration publique, les intimidations et menaces de tous genres » exercées par le pouvoir du président Alassane Ouattara.
Elvire Ahonon