Jean-François Valette persiste et signe. Le chef de délégation de l'Union européenne estime que le rapport éventé sur les réseaux sociaux est « l'exact reflet de l'analyse collective des huit ambassadeurs européens présents en Côte d'Ivoire ». Il l'a affirmé dans un droit de réponse publié par Jeune Afrique.
« Personnellement cité dans un article paru dans la publication du 12.25 août 2018 sous la rubrique « Confidentiel », je m'inscris en faux contre certaines des affirmations qui y figurent », énonce Jean-François Valette.
Le diplomate qui doit faire valoir ses droits à la retraite rappelle que « cet article est relatif à la « fuite » d'un rapport sur la situation en Côte d'Ivoire : élaboré collectivement par les Ambassadeurs des sept Etats-membres de l'Union européenne représentés en Côte d'Ivoire et par moi-même, ce rapport a été transmis par Bruxelles aux 28 Etats Membres de l'Union et validé par ces derniers. Il n'avait aucunement vocation à être rendu public ».
A lire aussi : Voici l'intégralité du rapport accablant de l'UE sur la Côte d'Ivoire (1ère partie)
« Il est cependant indiqué dans votre article que lors d'un entretien que j'ai eu avec M. Sarassoro, directeur de cabinet du président de la République, j'aurais affirmé que «j'assumais ce rapport, tout en m'excusant pour sa fuite». Cela ne correspond pas aux propos que, devant plusieurs témoins, j'ai tenus à M. Sarassoro à qui j'ai dit déplorer, tout comme lui, la divulgation sur les réseaux sociaux de ce rapport », indique le droit de réponse.
Courtoisie et des usages diplomatiques
« Pour autant, précise le diplomate française, l'Union européenne pas plus que moi-même n'ayant été impliquée dans cette fuite, je n'avais pas à m'en excuser et je ne l'ai donc pas fait. Sur le fond, cependant, j'ai bien confirmé à mon interlocuteur que ce rapport était l'exact reflet de l'analyse collective des huit ambassadeurs européens présents en Côte d'Ivoire ».
« je tiens à préciser que pour ma part j'ai trouvé très surprenante la publication sur la page Facebook du MINISTÈRE des affaires ÉTRANGÈRES ivoirien, avant même que nous ne la recevions, de la note verbale que nous avait adressée ce ministère. ».
« Quant à l'accusation à la fois gratuite et calomnieuse, de « discourtoisie» qui me vise personnellement, je tiens à préciser que pour ma part j'ai trouvé très surprenante la publication sur la page Facebook du MAE (ministre des affaires étrangères) ivoirien, avant même que nous ne la recevions, de la note verbale que nous avait adressée ce ministère. Je mentionne ce fait pour que vos lecteurs, et le cas échéant vos rédacteurs, sachent où se situe réellement l'absence de ce qu'il est convenu d'appeler le respect de la courtoisie et des usages diplomatiques », conclue Jean-François Valette.
Elvire Ahonon avec Jeune Afrique