Parti à la rencontre des populations de la commune d'Abobo dont il veut être le maire, Hamed Bakayoko, le ministre d'Etat, ministre de la Défense a tenu des propos qui froissent l'éthique républicaine.
« A Abobo ce sera comme cela maintenant. Nous n'allons pas parler pour parler, nous allons agir, nous allons être concrets, nous allons nous aider. Chers frères voilà mon message. A partir de maintenant, si vous croisez quelqu'un qui veut vous humilier, si vous croisez un policier ou un gendarme qui veut vous fatiguer, dites-lui attention, je suis la maman, je suis le frère d'Hamed Bakayoko. je vais veiller à ce que vous soyez protégés, respectés », a-t-il dit devant une foule de partisans, ce 5 septembre 2018.
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Face à deux autres candidats Téhfour Koné, proche de Guillaume Soro et de Mandjoba Albéric Djirabou, le candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA), Bakayoko promet monts et merveilles aux populations de la commune martyre. En invitant les populations à se réclamer de lui, pour refuser d'obtempérer aux injonctions d'un policier ou d'un gendarme, quel que soit le motif, l'ex-ministre de l'Intérieur qui sait ce que peut coûter à un agent des forces de l'ordre, la désobéissance d'un civil, a commis un grave dérapage.
Grave dérive
L'un de ses sérieux adversaires, Tehfour Koné avait pointé cette façon qu'il avait de parler aux Abobolais. « Hamed Bakayoko n'est pas militant du RDR d'Abobo, le militantisme est d'abord local. Il est militant du RDR de Séguéla et cadre de Séguéla. C'est à la faveur des élections locales de 2018 que subitement mon parti le RDR décide de le nommer comme vice-président du RDR chargé d'Adjamé, d'Abobo et d'Anyama. Il s'est arrogé donc le droit de dire qu'il est président des cadres d'Abobo », avait déclaré Tehfour Koné à son encontre lors d'une interview.
La bataille pour la conquête de la mairie d'Abobo, ne sera pas une tâche facile pour ces différents prétendants. Chacun adopte une stratégie qui lui permettra de gagner le cœur de ces populations qui n'aspirent à rien d'autre que vivre dans une atmosphère de sécurité. Dans la mesure où Abobo fait partie des communes où les « microbes » ou enfants en conflit avec la loi sèment la terreur et sur ce dossier-là, le ministre semble muet.
Prince Beganssou