C’est un Jean-Louis Billon depuis Yamoussoukro, tout feu et tout flamme qui s’est adressé à des milliers de militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et sympathisants d’Henri Konan Bédié, qui se sont rassemblés à la place Jean-Paul 2 de la ville, pour rendre un hommage à leur champion. « Sans le PDCI, le RHDP n’est rien », a-t-il asséné, sous des ovations nourries.
« Sans le PDCI, le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, mouvance présidentielle, NDLR) n’est rien. Sans le PDCI, il n’y a pas de RHDP ! », a martelé Jean-Louis Billon, porte-parole du PDCI dont l’intervention était très attendue, au lendemain de la polémique née de sa future rencontre réelle ou supposée, avec Laurent Gbagbo, à la Cour pénale internationale (CPI).
L’ex-président du conseil régional du Hambol, évincé de son poste, dans le mépris des textes, a rappelé que « Le PDCI conservera son nom », ajoutant : « On n’a jamais vu un enfant demander au père de prendre le nom de l’enfant. Le PDCI est le parti père de la Côte d’Ivoire ».
« Le temps des sacrifices est terminé pour le PDCI » (Jean-Louis Billon)
Farouchement opposé au projet de parti unifié tel que voulu par Alassane Ouattara et certains ministres du PDCI, il a indiqué que « Si parti unifié il doit y avoir, ça sera après l’alternance en 2020. Le temps des sacrifices est terminé pour le PDCI. Nous demandons à nos partenaires le même sens du sacrifice que le PDCI en 2010 et en 2015 ».
En 2015, Henri Konan Bédié avait appelé à voter pour Alassane Ouattara, dans un appel dit de Daoukro devenu légendaire, mais aussi devenu la source de toutes les tensions avec son allié du Rassemblement des républicains (RDR). Alors que Bédié demande une clarification de la position de Ouattara sur « l’alternance en faveur d’un cadre issu du PDCI », en 2020, ce dernier estime qu’il devrait adouber « le meilleur d’entre nous », y compris sans doute lui-même.
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ces derniers mois, le président ivoirien a changé de discours, quant à la possibilité d’un troisième mandat, à l’issue de ces deux mandats constitutionnels qui finissent en 2020. Ce changement de discours agace aussi bien au PDCI, que certains milieux diplomatiques qui craignent qu’une improbable candidature de Ouattara replonge le pays, dans un cycle de violences.
Notons que Bédié était absent à cette cérémonie d’hommage. Il était représentée pas son épouse, Henriette Konan Bédié.
Prince Beganssou, envoyé spécial