Le colonel Assimi Goïta souhaite se présenter à la prochaine présidentielle au Mali ? Saïd Penda décrypte cette situation du côté de Bamako.
L'agenda caché des putschistes de Bamako va coûter très cher au Mali et aux Maliens. De sources bien informées, nous apprenons que le colonel Assimi Goïta souhaite se présenter à la prochaine présidentielle. Tous les actes de la CEDEAO, appuyées par des résolutions de l'ONU, sont pourtant clairs sur cette question: aucun dirigeant de la transition (président, premier ministre, président du parlement transitoire ou ministres) ne pourra être candidat à la prochaine élection.
Comme s'ils ne savent pas lire en français, les membres de la junte pensent qu'il s'agit simplement de ne plus être militaire pour être candidat à la prochaine présidentielle. Ils ont donc lancé une campagne appelant Assimi Goïta à démissionner de l'armée 4 mois avant les prochaines échéances et se présenter. Du côté d'Abuja, siège de la CEDEAO, l'on suit ces manœuvres politiciennes avec sourire.
« Cette fois-ci l'embargo serait total et concernerait également les produits vitaux comme la nourriture, le carburant et l'électricité » m'a confié un haut cadre de l'organisation sous-régionale qui suit le dossier Mali depuis la capitale nigérienne.
Apparemment, au lieu de s'occuper sérieusement de la sécurité des Maliens alors que la dernière attaque s'est produite à 50 km de Bamako, les colonels sont plus préoccupés à échafauder des stratégies pour conserver un pouvoir qu'ils sont pourtant incapables d'exercer au bénéfice du peuple.