Le Carême en temps de guerre: Mgr Hlib Lonchyna se prononce

Les chrétiens du monde entier se sont entrés dans le temps du Carême. Un temps pour la préparation à la Pâques. Mais quel Carême en temps de guerre.

Pour 2023, c'est Mgr Hlib Lonchyna, administrateur de l'éparchie (mot équivalent « diocèse » chez les Orientaux) Saint-Volodymyr-le-Grand de Paris (province ecclésiastique qui recouvre les territoires de la France, la Belgique, les Pays Bas, le Luxembourg et la Suisse), qui nous propose cette belle méditation de .

Le Carême commence le 22 février (en Ukraine, selon le calendrier byzantin, ce sera le lundi 27) – exactement un an après l'escalade de l'agression russe, commencée en 2014 avec l'occupation de la Crimée et des régions du Donbass et de Louhansk.

Le Carême est un temps de prière fervente, de larmes versées pour nos péchés, de jeûne pour maitriser les passions, d'aumône pour être solidaires avec les indigents. On pourrait croire que ces actes de piété nous privent de notre liberté. En un sens, oui, c'est bien cela ; d'un autre côté, ils nous mènent en fait à la liberté. En priant, nous reconnaissons la primauté de Dieu dans nos vies. Il est notre créateur, notre sauveur, nous sommes à lui car il nous a créés par amour. Les larmes nous aident à entrer dans une relation juste avec Dieu. « Oui, tu es juste en tout ce que tu as fait !Car nous avons péché ; quand nous t'avons quitté, nous avons fait le mal : en tout, nous avons failli » (Dn 3,27.29). Le jeûne nous rappelle que tout le créé est bon, mais le Seigneur est la bonté par excellence et il vaut mieux tout sacrifier plutôt que de le perdre. Enfin, avec l'aumône nous nous souvenons que nous ne sommes que les intendants de la création et que nous partageons les cadeaux que nous avons reçu de Dieu.

LIRE AUSSI : Didier Drogba accompagne une forte délégation autrichienne chez Kandia Camara

Que font les fidèles ukrainiens pendant le Carême en pleine guerre ? Tout d'abord, ils prient jour et nuit, ils pleurent leurs morts et leurs blessés, les villes détruites et les vies anéanties. Ils jeûnent car les magasins ont été bombardés et le peu qu'ils possèdent, ils ne peuvent le cuisiner qu'avec difficulté, souvent sans gaz, sans électricité. Mais ils partagent ce qu'ils ont avec les pauvres, avec ceux qui ont perdu leur maison et leur famille.

Cependant, le Carême n'est pas un but en soi ; il est là pour nous aider à nous libérer de ce qui nous empêche d'être authentiques.

LIRE AUSSI: Damana Pickass dans l'œil du cyclone, l'épée de Damoclès d'Abidjan plane sur sa tête

Le Carême nous conduit vers Pâques, vers la liberté des fils et filles de Dieu. C'est dans cette perspective que nous devons, Ukrainiens et Français, vivre cette période sainte, garder le but devant les yeux et avancer vers lui avec foi : les uns avec patience et persévérance, les autres avec générosité et de manière solidaire. Mais tous ensemble, dans la charité du Christ.

Pour cette raison ne craignons pas les difficultés des pratiques ascétiques, de perdre notre confort, car nous gagnerons plus que nous ne perdrons. « Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera » (Mt 16,25).

Comme Jésus, lui-même, l'a trouvée le jour de la Résurrection.

Written by YECLO.com

Yopougon: la place Ficgayo est prête pour accueillir le premier grand meeting du PPA-CI ce 25 février 2023, des images

Accident à la Riviera palmeraie ce 25 février: un 4*4 conduit par une dame heurte un véhicule de transport, 2 victimes